UN PONT À TADOUSSAC 300 M $ OU 900 M $ ?

 » Quel besoin y a-t-il que le pont soit plus large que la rivière? Le nécessaire est toujours la plus juste des concessions. »  William Shakespeare (Ed 1591)

Quand on parle du coût de la construction d’un pont sur le Saguenay, au site optimal déterminé par les ingénieurs depuis 1979, à la hauteur de « La Boule », des évaluations fort différentes circulent. Ainsi, selon les parties intéressées : Société du Pont sur le Saguenay (SPS 2015) / COWI International Engineering  Vs le Consortium SNC-Lavalin/Génivar dans l’Étude d’impact 2009 (SNC 2009) le prix d’un pont passe du simple au triple.

Pourquoi un tel écart ? Tout simplement parce qu’on parle de deux (2) projets complètement différents. L’un, SNC 2009,  proposé sous des contraintes multiples du Ministère des Transports du Québec (pas de tunnel, autoroute à 4 voies etc.), l’autre préparé par les gens du milieu avec l’aide de la firme COWI dont l’expertise en matière de conception de longs ponts suspendus est connue internationalement depuis longtemps. Cette firme  a été retenue par le Ministère des Transports pour proposer un pont à Tadoussac dans le cadre de l’Étude d’opportunité de 1999. Déjà familière avec le milieu ces experts sont parmi les rares qui soient en mesure de concevoir  de longs ponts suspendus à deux voies. Les exemples du pont Halogaland en Norvège, qu’ils ont conçu , comme celui du pont Hoga Kusten en Suède  démontrent leur sérieux lorsqu’ils affirment qu’un pont à Tadoussac coûtera moins de 300M$ si le Québec ordonne des soumissions internationales auprès des entreprises spécialisées dans la construction de telles structures.

 

Les ponts proposés au site optimal de la Boule

Projet SNC 2009

Pont autoroutier à 4 voies sans trottoir, tablier très élevé (112 à 140 mètres) avec pente de 2.1% qui passait par-dessus les montagnes (sans tunnel) avec une structure massive. Précisons que ce pont est à peu près identique au pont proposé en 2004 par le consortium sur un site près des traversiers  et publié dans l’étude d’impact seulement en 2009. Il n’y a pas eu de démarche du consortium pour optimiser l’infrastructure avec le lieu de La Boule. On présente donc un pont de 200 mètres plus long que nécessaire (1,350 mètres au lieu de 1,150 mètres), de 10 mètres de largeur de voies carrossables de plus que nécessaire, autoroute au lieu de route, de 70 mètres plus haut que nécessaire, ce qui globalement en triple le coût. Voir le document du MTQ sur les contraintes ci-haut.

Projet SPS  2015

Pont à 2 voies, avec tunnel, donc moins haut, et trottoir sur piste multifonction, impliquant une structure moins massive faisant appel à un nouveau concept et conséquemment des quantités d’acier et de béton beaucoup moindres. Ex.: Pont Halogaland, Norvège. (Voir video à la fin du Blog ou ici)

Puisqu’une image vaut mille mots, nous avons reporté en images les principaux paramètres de ces 2 projets, afin d’en faciliter la comparaison (voir: Tableau A – Élévation et vue en plan et Tableau B – Les pylônes)

Pour ceux qui désirent pousser l’analyse un peu plus loin, consultez les documents suivants :

  1. La fiche technique du pont norvégien Halogaland suggéré par les experts pour le site de Tadoussac
  2. Consortium SNC-Lavalin/Genivar, PowerPoint de présentation de l’Étude d’impact sur le pont de Tadoussac, Hôtel Le Manoir, Baie-Comeau, Juin 2009, p. 19. / voir le projet de pont a la Boule du meme projet qui présente les memes caractéristiques et prix que celui proposé près des traversiers. (avenant 1 de l’étude d’impact 2009)
  3. Consortium SNC-Lavalin/Genivar, Étude d’impact sur le pont de Tadoussac (2009). Volet Faisabilité Technique, Estimation budgétaire Tablier sans trottoir. pages 1-29 et 1-30
  4. COWI Engineering, Lettre du 18 août 2015 à la Présidente de La Société du Pont sur le Saguenay, Mme Micheline Anctil. 

Les coûts des routes proposées

Enfin, pour ceux qui se questionnent sur les coûts des infrastructures d’accès aux dits ponts, mentionnons que :

La logique d’un pont autoroutier (4 voies) a mené le Consortium SNC 2009 à prévoir un accès autoroutier équivalent sur les deux (2) rives du Saguenay.

Or, les critères de construction d’une autoroute sont très différents de ceux d’une route à 2 voies, comme la 138. Ex. : Courbes et pentes moins prononcées résultant entre autres  en une douzaine de viaducs autoroutiers imposants répartis sur 5.5 kilomètres. Un seul de ces viaducs autoroutiers s’étend sur 1,4 kilomètre soit la longueur du pont lui-même etc.

Coûts estimés des routes d’accès Projet SNC 2009 à ± 500 M $ ($2015).(Voir Étude d’impact 2009 du Consortium SNC-Lavalin/Genivar, Avenant 1, pages 5 et 10)

De son côté, la structure proposée par la SPS 2015 est jumelée à la construction de routes d’accès respectant les critères de conception d’une route nationale à 2 voies comme la route 138 actuelle à la rivière Saguenay avec un tunnel de 600 mètres. (Voir Tableau Projet de Pont ci-haut.)

Coûts estimés des routes d’accès et du tunnel (aussi annexe E30- par. 2) du Projet SPS 2015 : à ± 250 M $. ($2015)

En résumé en dollars de 2015

Coût total du projet SNC 2009 : Pont : 900M$ + Routes : 500M$ = Total : 1.4 Milliard $

Coût total du projet SPS 2015 : Pont : 300M$ + Routes : 250M$ = Total : 550 Millions $

 

Informations additionnelles :

Coût total des traversiers et infrastructures terrestres (quais, garages, bâtiments, etc.)

  • 2 Navires polyvalents : 350M$
  • Durée de vie espérée: 45 ans après radoub majeur de demi-vie après 20 ans.
  • Ajustements quais et rampes d’accès : 75M$
  • Aire de préembarquement, bas de Côte de Tadoussac, demandé par la STQ: 50M$ et +
  • Contournement B-Ste Catherine et voies de dépassement  pour dissoudre les pelotons de sortie, côte de Tadoussac et mise à niveau du quai de Tadoussac (à prévoir) : + ou – 150M$

Total : 625M$ et +  plus frais d’exploitation récurrents annuellement de 20M$/an (Moyenne des frais d’exploitation des 3 dernières années selon le rapport annuel de la STQ). Ces montants n’incluent pas les frais reliés aux nouveau traversiers plus massifs et complexes ni ceux reliés à la collision du 21 novembre 2019 entre le traversier et le quai de Baie-Sainte Catherine. 

Non seulement un pont à la Boule coûtera moins cher que les traversiers mais de plus il éliminera des frais d’exploitation récurrents annuellement.

Sur le plan de l’utilisation des fonds publics, toutes les informations corroborent les conclusions établies il y a bientôt 50 ans dans les études de 1973 et 1976 de M. Thomas Monti, PhD Ing. , diplômé en administration de Harvard et économiste, à l’effet qu’un pont coûtera moins cher aux contribuables que le maintien des traversiers à Tadoussac. On doit bien sur considérer en plus toutes les nuisances qu’occasionnent les traversiers sur la sécurité routière et maritime des usagers de la route 138, le développement économique de la région, la survie des bélugas et autres mammifères marins, l’imprévisibilité des temps de déplacement et les effets dissuasifs sur les échanges entre la région et le reste du continent etc. (Voir l’argumentaire en première page de ce site).

Personne à la Société du Pont n’a la prétention de détenir une grande expérience dans la construction de tels ponts. C’est pourquoi nous n’avons pas hésité à aller rencontrer ceux qui détiennent l’expertise au niveau international. Bien sur, les projets de routes d’accès comme le pont lui-même peuvent être optimisés et c’est précisément ce pourquoi un Bureau de Projet a été mis en place au Ministère des Transports. Il est évidemment dans le plus grand intérêt des contribuables québécois que l’on valide et précise les chiffres dont nous disposons. Comme tout indique qu’un pont est nettement avantageux pour les contribuables, il est impératif que le Bureau de projet puisse lancer les appels d’offre pour la mise à jour des études et entreprendre les travaux préalables à la construction dès que le gouvernement aura validé ces chiffres. La personne responsable au cabinet de Ministre des Transports a déjà reconnu le sérieux et la crédibilité des chiffres avancés pour le projet SPS 2015.

Le gouvernement du Québec peut et doit prioriser le projet de désenclavement de la région rapidement. C’est la seule façon de planifier une utilisation raisonnable des fonds publics tout en ouvrant la porte à la dernière province isolée du Canada, comme le souhaite le gouvernement du Canada : Terre-Neuve et Labrador (article de Radio-Canada, du 7 janvier 2020). Il est temps  d’avancer et de donner à la région un outil élémentaire et essentiel pour son développement: une route achevée et sécuritaire, d’un bout à l’autre.

 


Un pont ou des traversiers à Tadoussac, où est le gros bon sens?

 

Soyons clair! Il y a plus de 1.5 millions de passagers qui transitent par la traverse de Tadoussac annuellement. Le Premier Ministre s’inquiète du faible nombre d’utilisateurs. Entre vous et moi quelle importance? Qu’il y en ait 500 000 ou 5 millions.

La seule chose qui compte c’est:
Combien ça coûte aux contribuables québécois pour un service de traversiers par rapport à un pont?

Et les réponses sont connues pour l’essentiel:

Coût des deux traversiers

Entre 324M$ (selon la Ministre des Transports en juin 2018) et 354M$ (selon les emprunts contractées par la STQ en Novembre 2018 et Mars 2019, Re: p.47 du Rapport Annuel 2018-2019 de la STQ) pour les 2 bateaux et 76 M$ pour les rampes d’accès et travaux à quai: Total 400M$

PLUS: Frais annuels récurrents de la traverse: 17 M$/an pour la traverse de Tadoussac (Moyenne des deux dernières années selon rapports annuels de la STQ 2016-2017 et 2017-2018. Le rapport annuel 2018-2019 fait état de frais annuels de 27M$ alors que les nouveaux traversiers n’ont opéré que pendant l’équivalent de 4 mois sur 12). Les résultats récents  laissent prévoir des coûts annuels récurrents supérieurs pour les prochaines années.

PLUS: les coûts reliés à la reconstruction des quais (aux 30 ans), aux radoubs de demi-vie des navires après 20 ans d’opération et la reconstruction de traversiers neufs aux 45 ans (quand un pont bien entretenu peut durer 200 ans).

PLUS: la reconfiguration des routes d’accès  pour sécuriser la route et permettre la dissolution des grands pelotons de sortie des navires sur une route actuellement sans les espaces nécessaires. (dont la côte de Tadoussac: 50M$ et les voies de dépassement :150M$ estimé) Total200M$

PLUS: les coûts pour l’économie du Québec des délais, attentes dues aux nombreux aléas qui empêchent un service fiable de transport des biens et des personnes.

PLUS: les atteintes à la compétitivité des industries nord-côtières dont  l’industrie touristique et forestière.

PLUS: le coût des atteintes à la sécurité routière (Syndrome de la Traverse et autres).

PLUS: le coût des atteintes à l’environnement dont la pollution sonore menaçant la survie des mammifères marins, les émissions de gaz des navires et des véhicules en attente, la nuisance au cœur des villages de l’estuaire de la circulation entre autres de véhicules lourds.

 

Coût du pont à La Boule.

Entre 250 et 300M$ (2015) selon les experts qui en ont construits de semblables ailleurs. Selon eux, si bien entretenu, il peut durer 200 ans.

(Voir étude 2015 sur le site www.ponttadoussac.ca section études - annexes G1àG18

Rappelons ici que le Ministère des Transports a une politique de contournement des villages nord-côtiers pour améliorer la fluidité et la sécurité routière (Déjà près de 100M$ ont été dépensés dans les dernières années pour contourner les villages de Longue Rive et de Portneuf). Le contournement des villages de Tadoussac (800 personnes) et Baie Ste Catherine (195 personnes) avec les routes d’accès au pont à La Boule coûteront environ 250M$. (incluant le tunnel en rive gauche)
Total : 500 à 550 M$ pour le projet total de pont

PLUS: les frais d’entretien évalués par les ingénieurs des études antérieures à 1% du coût du pont (3M$) auquel nous ajoutons les coûts d’entretien annuels d’un tunnel de 600 mètres à la sortie nord du pont (500K$)
Coûts d’entretien du pont-tunnel: 3.5M$/an
N.B: les coûts d’entretien annualisés du pont et du tunnel ne seront pas dépensés dans les premières décennies mais surtout après plusieurs décennies alors que les coûts récurrents de la traverse s’appliquent dès l’arrivée des traversiers. 

PLUS: La route d’accès sera allongée de 7 km par rapport à la route actuelle (23 km au lieu de 16 actuellement en incluant le 1,6km de traverse maritime), soit des frais d’entretien routiers annuels de quelques centaines de milliers de dollars de plus qu’actuellement. Cette route sera marquée à 90 km/h et permettra d’éviter les traversées des villages à 50 ou 70km/h.(Coûts d’entretien annuel : 200K$/an)

Alors mettons les deux projets en perspective :

PONT À LA BOULE ET ROUTES D’ACCÈS550M$

PLUS:  3.7M$ en frais d’entretien annuel. (frais d’entretien de 3.5M$ plus 200K$ pour l’entretien des 7 km additionnels des routes d’approche)

TRAVERSIERS, QUAIS ET ROUTES D’ACCÈS :  600M$

(soit 400M$ traversiers et travaux à quais plus  200M$ pour travaux prévus dans la Cote de Tadoussac et les travaux à prévoir pour construire des voies de dépassements pour rétablir partiellement une fluidité acceptable sur la 138. Total : 600M$)

PLUS: 17M$ frais annuels de la traverse de Tadoussac (Le rapport annuel de la STQ fait état d’une moyenne de 17M$ annuellement pour les deux dernières années (considérant que les nouveaux traversiers ont une masse accrue de 30% par rapport aux anciens,  et une complexité technique  supérieure, motorisation hybride, refroidissement du GNL à l’azote liquide etc. les frais d’entretien seront supérieurs à ceux des anciens traversiers). Ce chiffre est avancé sans considérer les coûts additionnels liés à la traverse et cités ci-haut.

Alors le gros bon sens se mesure aussi de façon mathématique: c’est un pont alors que les bateaux  polyvalents peuvent remplacer ceux vieillissants de la STQ. Les contribuables québécois s’épargneront ainsi de nouveaux excès  comme ceux constatés avec la construction des 3 derniers traversiers; le F-A Gauthier, le Jos Deschênes II et le Armand Imbeault II.

Le projet de pont est réaliste, réalisable et souhaitable pour les contribuables québécois, pour les utilisateurs de la route 138 et pour l’avenir du Québec . Un Plan Nord sans UNE route achevée n’a pas de sens .

La solution c’t’un pont!

La Société des traversiers en conflit d’intérêt: Les entourloupettes…

 

Alors que le Bureau de Projet prépare un appel d’offre et pour permettre une meilleure compréhension de la saga du pont de Tadoussac , il peut être utile de comprendre comment la Société des Traversiers (STQ) s’est appliquée à empêcher la réalisation du pont au fil des 4 dernières décennies. Nous vous présentons donc une pièce en quatre actes dont la dernière est encore en cours.

 

Premier acte

En 1979, Lucien Lessard, alors Ministre des Transports sous René Lévesque et député de Saguenay,  reçoit l’étude LGL qui confirme la faisabilité d’un pont au site optimal à la Boule.  Simultanément à l’étude précédente, le MTQ fait faire une contre-étude à l’insu du Ministre, qui circulera sous cape auprès des autres ministres, pour discréditer sans justification le dynamisme de l’économie nord-côtière et le projet de pont. Pendant ce temps, la Société des Traversiers commande deux nouveaux traversiers à Marine Industrie, mettant ainsi les décideurs politiques devant le fait accompli. C’était la première entourloupette. Voir Étude 1979 dans la section Études.

 

Deuxième acte

En 1997, Jacques Brassard, Ministre des Transports, commande une Étude d’opportunité sur un projet de Pont à Tadoussac. La même année, la Société des Traversiers commande un agrandissement des deux traversiers avec remotorisation et modernisation. Lorsque l’étude est rendue publique en 1999, le nouveau Ministre des Transports, Guy Chevrette, reçoit l’étude d’Opportunité.(Étude 1999 dans la section Études). Déjà les deux traversiers agrandis et rénovés au coût de 17M$ chacun sont en place. En 2001, la STQ achève l’allongement des quais de part et d’autre. Une fois de plus le Ministre des Transports est placé devant les faits accomplis. C’était la deuxième « entourloupette».

 

Troisième acte

En 2001 ,Guy Chevrette, Ministre des Transports, commande une Étude d’impact sur le pont. Celle-ci est prête dès 2004, comme prévu.  Elle sera tablettée et trainera sur les bureaux des ministères jusqu’au mois d’août 2009. Elle sera alors rendue publique par le Ministre des Transports , Norman MacMillan ,et concluera qu’un pont est le seule solution à long terme pour traverser le Saguenay sur la route 138 dans un contexte de développement durable. Trois semaines plus tard, le même Ministre des Transports  annonce la construction de deux nouveaux traversiers plus grands, sans consultations avec les intéressés, sans analyses préalables ou modélisation des conséquences sur le réseau routier ou pour les bélugas . Rappelons que pendant l’Étude d’Impact sur le pont , cinq Ministres des Transports se succéderont. Lors de l'étude ,La STQ transmet des informations erronées à répétition, omet des sommes importantes dans l'évaluation des coûts de la traverse, sous-estime au tiers du prix réel les coûts de reconstruction des traversiers, indique à tort que les traversiers existants sont aptes à être utilisés à Tadoussac jusqu'à la fin de leur vie utile en 2026. Bref , les informations pour faire une analyse avantage-coût entre les traversiers sont systématiquement biaisées pour avantager le maintien des traversiers. De surcroit le consortium propose un pont autoroutier 3 fois plus cher que celui requis sur une route à 2 voies comme la route 138 à Tadoussac.  Le président de la STQ à l’époque affirmera en février 2010 qu’il a été invité à une rencontre au Bureau du Premier Ministre en mars 2009 lors de laquelle il fut convenu de construire les nouveaux traversiers.( Voir Procès verbal des audiences publiques du BAPE à Tadoussac en novembre 2016). On a alors prétexté que cette décision permettrait de donner de l’ouvrage à la Davie et d’assurer la pérennité du service de Traversiers à Tadoussac pour les 45 prochaines années. Personne n’a pris en considération les besoins des utilisateurs de la route ou des nord-côtiers, les conséquences pour les payeurs; les contribuables, ni même les conséquences ou même les coûts véritables d'un pont. . Dès mars 2010, La Société du Pont a rencontré la Vice Première Ministre, Nathalie Normandeau,  pour lui expliquer que c’était une mauvaise décision de construire ces traversiers. , ce fut peine perdue.  Pourtant la STQ affirmait dans l’Étude d’impact que les traversiers bâtis en 1980 étaient aptes à offrir le service jusqu’en 2026 et qu’aucun travaux significatifs n’étaient prévus aux quais dans les prochaines décennies. C’était la 3ième « entourloupette »

 

Quatrième acte ?

En août 2017, après des années de représentations de la part du milieu, le Premier Ministre reconnait qu’il serait opportun de créer un Bureau de Projet sur le Pont à Tadoussac considérant les nouvelles technologies disponibles et les coûts d’un pont qui sont évalués par les experts au tiers du prix proposé par  le consortium responsable de l’Étude d’impact 2009. Les traversiers neufs arrivent à Tadoussac à l’automne 2018 et sont toujours en rodage. Le Bureau de Projet prépare depuis août 2017 son organisation et espère être en mesure de choisir une ou des firmes pour revoir les études existantes et les actualiser avant l’été 2019. Le Bureau doit ensuite remettre son rapport au Ministre dans les 12 à 18 mois. La Société des Traversiers, la Davie et les syndicats de l’industrie maritime font des efforts soutenus pour faire construire des nouveaux traversiers par la Davie. De nouveaux navires sont nécessaires à la traverse Riv. Du Loup-Saint Siméon, à la traverse Québec-Lévis, à la Traverse Sorel-St Ignace, entre autres.  Les nouveaux traversiers qui accentueront les accidents sur la route 138 entre Forestville et La Malbaie particulièrement (Voir Syndrome de la Traverse) déverseront des pelotons de sortie de plus de 110 véhicules alors que les anciens limitaient ces pelotons à 70. La route 138 aux abords des traversiers est reconnue comme déficiente en matière d’espaces de dépassements disponibles, ce qui a pour effet de rendre les utilisateurs de la route plus impatients, voire plus agressifs, dans ces segments, augmentant de fait la dangerosité de la route.

Comment éviter une quatrième entourloupette? :   Le nouveau gouvernement peut prendre  conscience que cette Société des Traversiers est en conflit d’intérêt et qu’un pont coûtera moins cher que des traversiers (300M$ vs 324M$) pour les contribuables et qu’il rétablira la fluidité et la sécurité sur la route 138.Comment espérer faire grandir l'économie québécoise si les bureaucrates ont toute la latitude pour empêcher le progrès?

Bref, le fait que la Société des Traversiers soit un électron libre dans l’organigramme gouvernemental, qu’elle n’ait de compte à rendre à personne d’autre qu’au changeant Ministre des Transports, explique pourquoi, à la Société du Pont, nous demandons que toutes les informations concernant les traversiers soient préparées et transmises par des experts compétents, indépendants et objectifs de manière à éviter tout conflit d’intérêt qui se traduise entre autres par des omissions, des chiffres sous ou sur évalués selon le sujet traité, ou autre.

Le mandat du Bureau de Projet doit prévenir les erreurs passées. Demeurons donc vigilants!

 

Dernière heure

En dernière heure, nous apprenons que le PDG de la Société des traversiers a été remercié par le Ministre des Transports

Et qu’un sous- ministre adjoint au Ministère prendra le poste de PDG de la STQ. Rappelons qu'il y a deux ans, le PDG de la STQ M. Jocelyn Fortier et le Président de son Conseil d'administration ont aussi été limogés sans que pour autant on ne perçoive de changement dans la culture de l'omerta à la STQ.

On parle d’un grand ménage à la Société. Le dit grand ménage doit se faire dans la culture même de l’organisation.

La loyauté de l’organisation doit aller d’abord aux citoyens et utilisateurs du réseau bien avant les intérêts corporatifs de l'organisation.

L’heure est venue de construire le pont sur la rivière Saguenay et pour ce faire, les vraies chiffres, les vraies informations objectives et complètes doivent être accessibles pour le Bureau de Projet sans « entourloupettes » additionnelles.

Nous saluons le début du travail amorcé par le Ministre et le fait qu’un lien de supervision soit installé dans le Ministère des Transports pour contrôler les abus de la STQ. Il ne faudrait pas croire que les problèmes du FA Gauthier soient considérés comme  les seuls créés par la STQ. Le 400M$ dépensé  pour construire deux traversiers et ajustements à quai qui empireront la situation à Tadoussac,  auront des conséquences sur la sécurité routière qui se traduira nécessairement par des accidents additionnels, des coûts supérieurs pour les contribuables et une hypothèque prolongée sur l’avenir de la région Côte-Nord sans compter le fait qu’ils maintiendront une forte charge sonore dans l’estuaire du fjord qui participera à la disparition des bélugas et d’autres mammifères marin et des touristes qui viennent les voir.

Il est temps de démanteler le barrage routier maintenu par la Société des Traversiers à Tadoussac et de laisser la région et la province voisine diversifier leur économie par une route achevée et sécuritaire.

Il faut saluer  le courage du nouveau gouvernement de souhaiter changer les choses à la lumière du fiasco du F.A. Gauthier à Matane. Cependant il ne faut pas oublier que dans la saga des traversiers à Tadoussac, il n'y a pas que des centaines de millions de dollars dépensés à mauvais escient, il y aura aussi des accidents, des morts qui découleront de cette décision intempestive et irréfléchie.

La solution, bien sûr, c’est un pont...

centralisation Quebec

Lorsque les régions écopent et que la grande ville encaisse…

centralisation Quebec

On pouvait lire récemment un article intéressant (Le Devoir, sur un projet de nouvelle gouvernance, on y évoque la création d’une Chambre des Régions dans chacune des régions du Québec. Rappelons qu'une Chambre des Régions existait à Québec jusqu’à la fin des  années ‘60. On l’a abolie sous prétexte qu’elle était devenue paralysée parce que trop politisée.

En l’abolissant, on a mis en place le modèle centralisateur québécois de gestion voire d’arraisonnement des régions. Le coup d’envoi fut donné par une initiative fédérale à la même période: commander une étude à trois économistes des environs de Montréal pour définir le modèle de développement des régions du Québec: (Étude Higgins Martin Raynaud HMR1970).

Conclusion de l’étude : Cessez les investissements gouvernementaux dans les régions s’ils ne sont pas rentables pour la métropole et concentrez la richesse à Montréal qui elle « sait faire ».

En d'autres mots, "Mettez tous les oeufs dans le même panier montréalais, la locomotive et les wagons des régions s’y attacheront". (Rappelons que depuis, la mafia et certaines firmes et groupes ont appris à se servir largement dans le dit panier.)

En 2003, deux économistes, Sheamur et Polèse, ont vérifié  les effets sur 33 ans de ce modèle mis en place pour favoriser Montréal. L’étude RIP-HMR70  concluait que les effets d’entraînement vers les régions se sont limités à un court périmètre autour de Montréal, pour le reste du Québec, particulièrement les régions éloignées de Montréal, les conséquences se sont avérées plutôt désastreuses (dévitalisation, asservissement, frein à la diversification économique, etc.). Depuis, ce modèle centralisateur est demeuré imprégné dans les actions du Ministère des Transports envers les régions périphériques : procrastination systématique, sous-effectifs, projets simples qui s’éternisent sur des décennies, non respect d’échéanciers pourtant déjà très étendus, projets sans échéanciers, comités visant le discrédit des projets régionaux par utilisation de paramètres centralisateurs etc.

En 1997, le gouvernement du Québec recevait le rapport de la Commission Bédard sur la fiscalité municipale. À titre de président de la Chambre de Commerce de la région Côte Nord, j’ai pu assister à la présentation du rapport par M. Bédard devant la Chambre de Commerce du Québec à Montréal.

Une des recommandations du rapport était  de laisser aux régions une juste part des redevances qu’elles généraient pour le gouvernement et ses Sociétés. J’ai alors posé la question : Quel pourcentage? Réponse : 15 à 20 %. On comprend que si cette recommandation avait été suivies, il y a longtemps que la route de la Côte Nord aurait été achevée entre Québec et Blanc Sablon, que des services universitaires dignes de ce nom aurait été mis en place, que les services de santé seraient devenus accessibles etc.

Évidemment le centre s’est opposé à cette recommandation, elle fut tablettée et la Côte Nord a poursuivi le processus de dévitalisation malgré l'accroissement de l'extraction de ses richesses.

Mais qu’est ce que tout ca a à faire avec le pont me direz vous???  J’y viens...

Comment empêcher les projets structurants dans la région Côte Nord?

Dans le dossier du pont on a vu dès la fin des années 70 le Ministère des Transport mettre en place des comités pour discréditer voire contredire les études qui visaient à investir sur  des infrastructures régionales essentielles comme par exemple l'étude sur le pont de Tadoussac commandée en 1979 par Lucien Lessard , Ministre des Transports (étude 1979A). La mainmise du centre sur le Ministère des Transports a  permis aux fonctionnaires sans expertises de produire l’étude fantoche 1979B (voir la section études du site) qui contredisait carrément les ingénieurs experts qui recommandaient la construction du pont.

Par la suite les études subséquentes faites sur le pont ont été sabotées par les comités de dissuasion de projets régionaux du Ministère.

Au fil des ans, les méthodes de dissuasion de projets sont devenues plus subtiles et plus efficaces.

On a mis au point une grille d’analyse avantage-coût des projets préparée par des économistes montréalais qui visait à rendre irréalisables les projets en région périphérique.

Par exemple, la référence au Ministère des Transports en matière d’analyse avantage-coût est M. Fernand Martin, économiste montréalais et coauteur de l’étude HMR70 citée plus haut.

Le Ministère a donc développé des algorithmes montréalais qui priorisaient le nombre d’individus ou le nombre de véhicules plutôt que l'importance des besoins et le territoire, un mécanisme subtil de spoliation des régionaux au bénéfice du centre. Paradoxalement, cette politique centralisatrice s’est traduite bien sur par l’affaiblissement des régions du Québec mais aussi par l’affaiblissement économique de Montréal. De métropole canadienne, elle est devenue l’ombre d’elle-même sur le plan économique et les investissements se sont déplacés vers Toronto et l’Ouest.

Les individus sont à Montréal et le territoire québécois, ailleurs. Les régions , sans universités ou experts pour les défendre, se sont  peu à peu désintégrées, dévitalisées, la démarche se poursuit à ce jour.

Il y a de multiples exemples des techniques utilisées pour saboter les projets structurants dans les régions éloignées. Par exemple, le même économiste montréalais, M. Fernand Martin, est aussi l'expert du Ministère des Transports en matière d'analyse avantage-coût  pour établir la valeur d’une vie humaine. Au MTQ, on a considéré, dans l’étude 2009, que pour mesurer les coûts sociaux des accidents et décès survenant sur la route 138 entre la Malbaie et Les Escoumins, aux approches du Saguenay, la vie d’un nord-côtier valait 3,6M$ alors qu’au même moment, on évaluait la vie d’un Saguenéen à 5M$ et ce même si le Produit intérieur brut par habitant est de près du double de celui du Saguenay. Le taux d’actualisation a été aussi utilisé dans les études 1999 et 2009 pour discréditer les projets: 5% pour un pont sur le Côte-Nord, 3.3% pour le pont Champlain à Montréal, on a refusé de mesurer les bénéfices pour la région desservie par le futur pont, prétextant que seuls les villages de Tadoussac et de Baie Ste Catherine seraient impactés. Bref dans le cadre d'une nouvelle analyse avantage-coût, on devrait éviter d'utiliser les paramètres et algorithmes faussés mis en place depuis cinq décennies  au Ministère et s'en tenir aux chiffres réels connus.

Les membres du bureau de projet et du bureau de liaison devront être particulièrement attentifs à ce futur analyse avantage coût pour qu’il ne devienne pas encore « un piège à cons » comme il le fut en 1999 et en 2009.

La meilleure analyse avantage coûts pour le pont de Tadoussac devrait être de placer sur deux colonnes les coûts totaux du projet de pont pendant sa vie utile et les coûts totaux du service de traversiers pendant la même période, y compris les frais administratifs et autres. Du côté des traversiers, ces frais sont connus déjà en bonne partie . On sait déjà d’expérience que les évaluations de la Société des Traversiers sont historiquement peu crédibles et donc une évaluation objective par des experts indépendants serait incontournable pour obtenir une évaluation fiable à fournir au Conseil des Ministres. Celui-ci devra bientôt prendre la décision sur la construction du pont, sachant qu’il est fort probable qu’aucun nord-côtier n’y sera présent pour défendre le dossier, il sera impératif que les informations transmises soient objectives et complètes.

Bref! Le Ministère des Transports ne peut pas faire une évaluation objective du projet à partir des algorithmes et paramètres actuels utilisés par ses bureaucrates. Ceux-ci sont intrinsèquement biaisés depuis 50 ans par le modèle centralisateur québécois.

Il faudra utiliser des données brutes et éviter de les passer dans le moule à centraliser. Alors le bon sens prévaudra , il faut construire un pont sur une rivière qui interrompt une route nationale et interprovinciale.

Le monde politique a pris en main le dossier du pont  mais ne pourra rien faire si les citoyens ne sont pas vigilants et proactifs lors de la visite de tout politicien provincial dans leur communauté. Il faudra une action citoyenne concertée pour pousser, encourager et exiger que le bon sens prévale et qu’on désenclave enfin la région. Le gros bon sens peut difficilement s’exprimer à partir des politiciens qui sont d’abord occupés à plaire au Ministère des Transports pour obtenir des investissements sur les routes de leur localité avant d’investir sur un projet régional essentiel mais qui ne concerne pas directement leur territoire souvent. Plaire aux électeurs requiert parfois de poser des gestes courageux pour s’intéresser à des enjeux fondamentaux qui ne sont pas pourtant directement d’intérêt local.

Il faut saluer tous ces politiciens qui n’hésitent pas à faire avancer les projets régionaux en s’impliquant personnellement, dans Charlevoix comme sur la Côte Nord. Il ne faut pas que le désir de plaire à ses électeurs locaux fasse perdre de vue un enjeu aussi important que de désenclaver la région à ses deux extrémités. Il faut que certains cessent d'avoir peur de leur ombre, peur de voir des bureaux de fonctionnaires quitter leur localité. Il faut se tenir debout plutôt qu'à plat ventre.

Si les citoyens s’y mettent, s’investissent, poussent, le pont sera achevé en 6 ou 7 ans. Sinon, il retombera aux oubliettes des petits enjeux politiques locaux.

Appuyez vos politiciens et pour certains, encouragez les à insister auprès des provinciaux pour que le projet de pont avance rapidement et bien.

bureau de projet

L’annonce du bureau de projet: Encore beaucoup d’inconnues!

bureau de projet

 

À la Société du Pont, nous souhaitons informer les citoyens sur les prises de position du gouvernement et des partis concernant la construction du pont. Il ne s’agit pas d’encourager un parti ou l’autre mais plutôt de bien informer la population. En précisant les positions des partis, il est possible que nos propos requièrent des précisions, c’est pourquoi nous invitons les représentants de tous les partis à exprimer leurs points de vue sur le pont ou la traverse sur ce site ou sur le site Facebook : La Société du Pont sur le Saguenay. Nous voulons être transparents et bien connaître et faire connaître les enjeux qui entourent ce qui pour nous est une grossière évidence.

Dans l’intérêt des utilisateurs, des habitants des régions concernées, des contribuables québécois, un pont doit être construit rapidement sur la 138, une route nationale et inter-provinciale interrompue par une rivière à Tadoussac.

Le 24 août 2017, le Premier Ministre annonce le Bureau de projet. Le 1er juin 2018, la Ministre déléguée aux Transports, Mme Véronyque Tremblay, annonce officiellement la constitution d’un Bureau de Projet et de ce fait le projet de pont est inscrit comme "À l’étude", au Programme Québécois des Infrastructures 2018-2028.

Voilà donc une excellente nouvelle!

 

Cependant de nombreuses questions demeurent sans réponses :

 

QUI compose le Bureau?

Réponse: Outre le président, on ne sait pas.

 

COMBIEN d’argent pour ce bureau?

Réponse: On ne sait pas...

 

sera le bureau de projet?

Réponse: On ne sait pas...

 

QUAND débuteront les travaux?

Réponse: On n’a pas de date mais possiblement à l’hiver 2019

 

POURQUOI un bureau de projet?

Réponse: Pour réactualiser 40 ans d’études antérieures, préparer un plan de transition pour les emplois de la traverse, faire une étude socio-économique et déterminer le meilleur lieu et la meilleure infrastructure pour traverser la rivière.

(Il s’agit d’un mandat beaucoup plus vaste que lors de l’annonce en 2001 de l’Étude d’impact sur le pont de Tadoussac qui s’est terminée en 2009 , au coût de 2.3M$, et ne remplissait pas en bout de ligne les critères d’une Étude d’impact n’étant pas recevable par le BAPE selon ce que nous a affirmé M. Michel Germain, Président de la Commission d’étude du BAPE tenue à Tadoussac en Novembre et Décembre 2016. Ajoutons que cette étude devait être remise en 2004 et qu’elle fut retardée jusqu’en 2009. Elle portait sur un traçé privilégié par le Ministère près des Traversiers, une option rejetée par les ingénieurs experts en 1979 et promue par le Ministère sur la base d’une carte faussée qui laissait croire que le site retenu avait une largeur de 1,200 mètres alors qu’en fait les études subséquentes démontreront que la distance atteignait 1,420 mètres ou 1,350 mètres à cet endroit)

COMMENT seront représentés les citoyens concernés?

Par un comité consultatif de liaison sur le modèle du Comité consultatif qui a accompagné l’Étude d’impact sur le pont annoncée en 2001. On prévoit que les élus y seront représentés comme à l’époque mais sans les experts nécessaires pour les informer objectivement sur le projet. Ils devront à nouveau s’en remettre aux interprétations du Ministère qui dans le passé furent très discutables ou erronées.

Selon les informations dont nous disposons ,la Société du Pont ne sera pas présente et sera possiblement représentée par la Coalition Union 138 qui a le mandat de désenclaver la région Côte-Nord en achevant la route 138 ,en Basse Côte et par un pont à Tadoussac.

La Ministre a indiqué que nous serions invités lors d’une première rencontre à venir y faire nos représentations.

On annonce quand même la conclusion de toutes ces études additionnelles en 2020?

 

L’option optimale revue et corrigée

La Société du pont a déjà fait, particulièrement dans les 3 dernières années un travail approfondi d’analyse des études antérieures, de mise à jour du site optimal reconnu par les ingénieurs depuis 1979. Elle a été appuyée dans sa démarche par l’architecte à la retraite Pierre Brisset qui déjà en 1986, à l’aide d’une firme d’ingénieurs, présentait un projet de pont à deux voies au site optimal à La Boule. Ce projet, reconnu par le Ministère, fut transmis par le MTQ aux ingénieurs de COWI dès l’étude d’opportunité de 1999. À l’aide de ces expert indépendants et non soumis aux contraintes du Ministère, La Société a présenté un projet issu des conclusions crédibles des études antérieurs. Le traçé et les plans de base ont été préparés par M. Brisset. Le coût du pont (300M$) a été déterminé par l’une des rares firmes d’ingénieurs au monde en mesure de construire un tel pont à deux voies, les paramètres des routes d’accès ont été préparés dès 1979 par les ingénieurs du Ministère puis revus en 1995 par un groupe dont 4 ingénieurs du MTQ. Le résultat de ces travaux a été transmis au Ministère dès 2015.

Il appert que les 18 ans de travail de La Société du Pont ne sont pas recevables par le Ministère. Le travail bénévole, objectif et documenté des citoyens n’a pas de valeur pour le Ministère des Transports. Alors soit il sera repris pas d’autres en provenance de centre soit le Ministère retiendra l’option optimale que nous proposons en retenant les services de COWI International.

Il semble bien que l’aboutissement du pont sera encore une très longue démarche si les citoyens ne s'impliquent  pas.

Le pont se fera, nous en sommes certains, ne serait-ce que pour les dizaines de millions que les contribuables épargneront annuellement avec la fin du service de traversiers.

Mais est-ce pour aujourd’hui ou dans 50 ans après la fin de la vie utile des traversiers?

Ça dépendra de la volonté et des choix des citoyens.

On peut quand même se souhaiter le meilleur!

La bonne nouvelle c’est que les politiciens dans le gouvernement actuel souhaitent qu’un pont soit construit.

La mauvaise c’est que les fonctionnaires se sont opposé au projet de pont depuis des décennies. Si le service de traversiers avait été privé, toutes ces interventions en haut lieu de La Société des Traversiers et du Ministère des Transports n’auraient pas pu retarder le projet pendant des décennies. En Norvège, des entreprises privées sont en compétition pour desservir des dizaines de traverses. Ces entreprises ne peuvent pas influencer sérieusement les décisions gouvernementales de réaliser ou non des ponts.

Au québec, les élus passent, les fonctionnaires restent...

Et ils documentent à leur façon ceux qui passent...

Les citoyens souhaitent un processus plus rapide, plus économique et plus sensé. Même s’ils sont très loin des décideurs et très éloignés les uns des autres.

 

Deux approches s’opposent

1- Une solution rapide et économique

Celle de La Société du Pont et celle du Ministère des Transports.

Une demande de gré à gré à des experts indépendants de la seule firme au Canada apte à construire un long pont suspendu à deux voies.

À la Société du Pont, nous demandons qu’une firme d’ experts indépendants reconnue soient retenue de gré à gré dans les meilleurs délais pour procéder à une analyse préliminaire sur la conception, le design et les coûts du pont. C’est ainsi qu’on a procédé récemment avec l’architecte danois Jensen pour le nouveau Pont Champlain. Cette formule a le mérite d’éviter les impasses des études de 1979, de 1999 et de 2009 lors desquelles les experts ont été soit contredit, soit soumis à des consortium qui ont refusé de suivre leur recommandation ou qui ont perdu leurs experts internationaux en milieu de mandat. Pour qu’un projet de cette ampleur soit un succès, les experts ne doivent pas être soumis à des consortiums inexpérimentés tracasseries administratives ou à des requêtes farfelues ou déraisonnables de la part du Ministère.

Pierre Péladeau expliquait en ces termes le succès de ses projets : KISS. Keep it simple, stupid. La simplicité et l’indépendance des experts doit être assurée pour obtenir le projet optimal. Cette analyse indépendante doit se faire en collaboration mais sans interférences indues des fonctionnaires ou des influenceurs professionnels. Lorsque cette étude sera terminée (on parle ici d’un délai de 6 mois à 9 mois selon les ingénieurs de COWI qui ont conçu le projet de pont à Tadoussac en 1999 et qui ont aussi conçu le pont de Narvik, un pont très semblable à celui requis à Tadoussac), le gouvernement sera en mesure de prendre une décision éclairée puisqu’il connait les coûts à ce jour des traversiers et travaux à quai ($400M). Alors un échéancier pourra être déterminé et le processus vers la transition des emplois de la traverse sera amorcé (plus de 4,000 québécois seront repositionnés ou perdront leur emploi à Revenu Canada lorsque le rapport d’impôt unique sera mis en place). La construction du pont pourra alors débuter.

Les études socio-économiques, d’achalandage etc. ont déjà été réalisées par des firmes de l’extérieur de la région. Une répétition de ces études ne rendra pas l’information plus pertinente puisque la problématique complexe à la traverse et l’interaction entre les différentes particularités du site qui entre autres porte atteinte à la sécurité des usagers de la route, ne pourra pas être mieux comprise par des experts qui ne la vive pas. Bien sur l’analyse avantage coût peut être ajustée à la lumière des vrais couts des traversiers et du pont proposé. Les routes d’approche pourraient rencontrer la politique de contournement des villages du Ministère et à ce titre être traités par chacune des régions concernées.

Rappelons que selon les ingénieurs experts, si on procède maintenant, un délai de un à deux ans est nécessaire pour prépare les plans et aller en soumission internationale et le pont peut être construit en quatre ans. Aucun des travaux de l’option longue ne serait nécessaire alors et les grands traversiers pourraient avant d’être transférés vers une autre traverse, opérer à capacité réduite de 75 à 80 véhicules avec un troisième bateau l’été, comme dans le scénario actuel.

 

2- l'option longue, dangereuse et coûteuse

Maintenir les traversiers et investir massivement pour adapter la route 138.

Si on maintient la dépendance du projet de pont au seul Ministère des Transports, il y a fort à parier que le pont se réalisera plus tard que tôt et que les travaux pourraient ne pas être achevés avant la fin de la vie utile des nouveaux traversiers dans 45 ans. Des centaines de millions de dollars de fonds publics auront alors été dilapidés sur les traversiers, leur remotorisation après 20 ans et leur reconstruction dans 45 ans ainsi que sur les routes d’approche de la traverse pour adapter ces routes entre autres à la survenue de pelotons de sortie des navires accrus de 50% sur une route sans espace de dépassement suffisant. Ces dépenses pour reconfigurer la route deviendront superflues en bonne partie dès la mise en opération du pont (Aires d’attente, réfection de la côte de Tadoussac, construction de kilomètres de voies de dépassement pour permettre la dissolution des grands pelotons de sortie des nouveaux navires).

Bien sur, ainsi les emplois de la traverse seront protégés mais à quel prix pour les contribuables, les utilisateurs de la route et les régions desservies.

Si les citoyens souhaitent un processus plus rapide, ils devront le dire haut et fort et exiger que les experts indépendants soient retenus dans les meilleurs délais pour procéder à la présentation de la conception, du design et des coûts du pont et ceci sans interférences indues des fonctionnaires ou des influenceurs professionnels. Lorsque cette étude sera terminée (on parle ici d’un délai de 6 mois à 9 mois, le gouvernement sera en mesure de prendre une décision éclairée puisqu’il connaît les coûts à ce jour des traversiers ($324M$ plus 76M$ sur quais). Alors un échéancier pourra être déterminé et la transition des 74 emplois de la traverse sera planifiée. Une tâche certainement réalisable si l’on considère que l’Assemblée Nationale demande au gouvernement fédéral de réaffecter plus de 4000 québécois travaillant à Revenu Canada dans l’éventualité où un seul rapport d’impôt soit requis désormais.

À la Société du Pont et pour les gens concernés, considérant les derniers 40 ans d’études sur le projet, l’option rapide pilotée par les experts est celle que nous privilégions, celle du gros bon sens.

Il y a clairement urgence d’agir. Le Bureau de Projet doit accélérer sa démarche.

Les conséquences graves du maintien de 2 gros traversiers inadaptés et injustifiés pour desservir une si courte distance sur une route nationale essentielle pour l’économie québécoise commandent une action rapide par des gens d’expérience en construction d’un pont suspendu à deux voies de plus d’un kilomètre. Nous serons heureux de discuter du résultat de nos recherches avec les gens du Bureau de Projet mais bien sur, il est illusoire d’espérer notre implication pour encore des décennies

Pourquoi la construction des 2 mega-traversiers?

Pourquoi la Société des Traversiers (STQ) a décidé de construire deux plus grands traversiers à Tadoussac pour remplacer les trois actuels sans analyse préalable? 

 

 

Au cours des derniers 18 ans de travaux, à la Société du Pont sur le Saguenay à Tadoussac (SPST) nous n’avons eu qu’une seule occasion d’échanger avec les représentants de la Société des Traversiers pour comprendre comment ils justifient leur décision de construire ces gros bateaux et d’où vient l’urgence. C’était lors de la Commission du BAPE sur la construction d’un duc d’Albe au quai garage de Tadoussac que nous avons demandé avec d’autres organismes et citoyens du milieu. Celle-ci s’est tenue les 8 et 9 novembre 2016 et les 6 et 7 décembre 2016 à Tadoussac , soit 7 ans après la prise de décision précipitée de 2009.

*Comme une vaste documentation accompagne ces audiences et que nous disposons d’une transcription des échanges nous nous y référerons pour vous présenter une version simplifiée des discussions.  

 

Premier constat : La décision « Vient d’en haut » : Pas de justification  

La justification de La Société des Traversiers est venue a postériori, puisqu’eux comme au Ministère des Transports (MTQ), nous avons appris lors des audiences qu’aucune étude, aucune analyse préalable, aucune consultation des utilisateurs ou du milieu n’a été réalisée avant cette prise de décision.Ces audiences sont l'unique opportunité, 7 ans après la prise de décision, que les citoyens, les élus et les groupes concernés, ont eu pour s'exprimer sur cette décision de changer les traversiers avant la fin de leur vie utile. Ces informations ont été obtenues grâce à l’ouverture du président de la Commission qui a quand même été obligé de nous interrompre à plusieurs reprises pour nous rappeler que nous étions là pour parler de construire un poteau d’amarrage additionnel (Un duc d’Albe) pour sécuriser l’amarrage du nouveau grand navire en repos au quai garage. Aussi, d’aborder le seul sujet des traversiers était en soi hors d’ordre, parler du pont était interdit par le mandat restrictif de la Commission. Voici tout de même ce que nous avons appris lors de ces audiences.  

 

Qui a pris la décision de construire ces bateaux ? 

Le PDG de la STQ nous a alors confirmé que la décision a été prise au Bureau du Premier Ministre, à la demande de celui-ci, lors d’une rencontre entre les deux hommes en mars 2009. Deux représentants de la SPST et le député de René Lévesque ont rencontré  le PDG de La Société des Traversiers, Georges Farrah, après l'annonce de la construction des bateaux.. C’était 3 ans après que la version préliminaire de l’études d’impact sur un pont ait été discutée publiquement. (Re Rencontre du 10 février 2010 au bureau du député Marjolain Dufour au Parlement de Québec où étaient présents M. Jean-Guy Rousseau Président de la SPST, M. Pierre Breton, Vice Président de la SPST, M. Marjolain Dufour, Député de René Lévesque et Georges Farrah, PDG de La Société des Traversiers du Québec) 

 

Sur quelles bases a été prise cette décision, en quoi cette décision améliorera le service? 

Extrait d’une intervention du président de la Commission qui  s'adressait aux ingénieurs-représentants des organismes suivants représentés

1) MTQ Direction territoriale de la Capitale Nationale, 

2) MTQ, Direction territoriale de la Cote Nord, 3) à la STQ : 

3) STQ, Direction générale à Québec

Le président de la Commission du BAPE

« J’ose croire que  ce n’est pas tout d’un coup quelqu’un qui s’est réveillé un matin puis a dit :  "Ça va être deux traversiers plus grands là" ou "Ça va être des traversiers plus grands ". Donc il y a quelqu’un qui a dû faire une analyse quelque part en fonction pont versus statu quo » 

 

Réponse des trois intervenants: : Non , aucune analyse ou autre n'a été réalisée . Rien d’autre que les annonces du Ministre et les allocutions afférentes.  

Alors NON, personne n’a fait d’analyse… (voir les transcriptions des séances du BAPE DT1 page 42 lignes 1612 

Lors des audiences du BAPE, les commissaires pouvaient difficilement croire qu’ont ait pris une décision de cette importance de façon aussi cavalière. Ils ont donc interrogé les représentants de la STQ et du MTQ pour leur demander où étaient les documents justificatifs. L’un et l’autre ont confirmé le lendemain, après recherches, qu’il n’y avait aucun document justificatif autre que le texte de l’annonce du Ministre et le discours prononcé à cette occasion par le PDG de la STQ. 

Réponses du MTQ et de la STQ : (Dt2 p.4 à 6) NON , aucun document, aucune analyse disponible, aucune consultation autre que les consultations a postériori du comité régional d’information de la STQ, sans qu’on connaisse précisément les tenants et aboutissants du projet 

Les arguments de justification  « a postériori »: 

Meilleur service en période de pointe selon la STQ : Vrai ou Faux? 

Concernant l’efficacité de 2 grands traversiers par rapport aux 3 traversiers actuel : voici un Extrait de la transcription officielle de l’audience du BAPE du 8 novembre 2016 (Dossier 334, Document Dt1, p.29 et 30.) 

Question du Président à l’ingénieur Rochette de la STQ : 

LE PRÉSIDENTDonc, vous nous dites, deux plus gros traversiers permettront, à ce moment là, de traverser en pointe plus de monde, c’est ce qu’on doit comprendre? 

L'INGÉNIEUR : Exactement 

LE PRÉSIDENT : Donc c’est pour ça que vous avez justifié…c’est comme ça que vous justifiez des plus gros traversiers? Surtout au niveau de la pointe, par exemple dans la journée, fin d’avant-midi par exemple… 

L'INGÉNIEUR  : Il y a eu… 

LE PRÉSIDENT : … ou estival? 

L'INGÉNIEUR : Oui, bien la réponse que j’ai faite, je ne dirais pas que c’est ce qui a justifié les plus grands traversiers. C’est ce qui explique pourquoi pas de plus petits traversiers avec plus de fréquence. Les grands traversiers viennent d’une offre de service que la STQ voulait offrir. Une plus grande offre de service pour ne pas laisser de personnes sur le quai dans les traversées. 

LE PRÉSIDENT  : C’est ça, donc vous estimez être en mesure de faire une plus grande offre de service en temps… la plupart du temps, avec deux plus gros traversiers? 

L'INGÉNIEUR : Effectivement 

LE PRÉSIDENT  : C’est comme ça qu’on doit comprendre la réponse? 

L'INGÉNIEUR  : Effectivement 

 

Discussion sur cet échange : 

Bien sur de plus gros bateaux qui transportent plus de véhicules semblent confirmer cette affirmation de l’ingénieur mais c’est sans compter la fréquence des départs; un autre élément déterminant. En y regardant de plus près, on constate au contraire, que le service dans les périodes où des véhicules resteront à quai en période estivale sera moindre. En fait, deux traversiers de 110 véhicules empireront la durée et l’importance des engorgements de véhicules laissés à quai dans la période la plus achalandée : l’été. Or il se trouve que ces périodes de pointes pendant lesquelles les traversiers seront moins performants sont précisément celles qui dissuadent les touristes de venir ou revenir dans la région . 

Ces périodes surviennent toute l’année mais très majoritairement pendant la saison de pointe l’été. Saison pendant laquelle actuellement 3 traversiers sont en service (du 1er juin au 3 septembre en 2018): Le Armand Imbeault et le Jos Deschênes ayant chacun 75 emplacements-véhicule et le Félix-Antoine Savard 70 emplacements-véhicule. Les trois bateaux peuvent embarquer en moyenne 73 véhicules.  De jour, l’été, le service à 3 bateaux s’étend sur une période de 8 heures à toutes les 13 minutes, comme l’indique l’horaire officiel de la Société des Traversiers 2018, soit du 1er juin au 3 septembre. 

Donc à chaque heure de la période de pointe, il y a 4.62 départs (60 minutes / 13 minutes= 4.62) avec 73.3 véhicules  à bord en moyenne lorsque des véhicules sont laissés à quai. 

 

Scénario Actuel 

Capacité horaire en période de saturation du service actuel à 3 bateaux aux 13 minutes: 

4.62  départs X 73.3 véh. = 339 véhicules quittent un quai ou l’autre à toutes les heures en période d’affluence. 

 

Scénario Proposé  

 Si les traversiers de 75 places  sont remplacés par 2 bateaux de 110 emplacements véhicules chacun (soit total 220 emplacements véhicules) qui traversent aux 20 minutes, le nombre de véhicules qui quitteront les quais  par heure en période d’affluence sera:

3 départs aux 20 minutes par heure  X 110 véh.= 330 véhicules quitteront un quai ou l’autre à toutes les heures en période d’affluence.  

Donc diminution de 3% de la capacité horaire à traverser les files de véhicules en période de saturation du service .

 

L’argument de l’ingénieur de la STQ  à l’effet qu’il s’agit d’une amélioration de l’offre en période de pointe n’est pas juste. La notion de la STQ de véhicules laissés à quai fausse la problématique. Cette mesure ne tient pas compte de la longueur des files d’attente, du nombre de véhicules dans les files d’attente et du nombre de véhicules qui font demi-tour ou abandonnent un déplacement ou s’imposent un détour de 105 kilomètres via ville de Saguenay. L’effet dissuasif des engorgements n’est pas mesurable mais a un impact certain sur la sécurité routière, la compétitivité de nos industries et la satisfaction des touristes, visiteurs et autres utilisateurs de la route 138 qui se déplacent entre la région et le reste du continent.  

On peut quand même souligner que dans l’Étude d’impact sur la construction du pont de Tadoussac de 2009, on estimait que la seule présence d’un pont augmenterait l’achalandage de 18 à 25%. Ces chiffres peuvent signifier aussi  que les traversiers dissuadent 18 à 25% des utilisateurs potentiels de la route 138 à circuler entre la région Côte-Nord-Labrador et le reste du continent. 

 

Autre argument avancé par la STQ pour justifier les gros traversiers a postériori : 

Nous augmentons notre capacité de traversée en passant de 330 à 440 véhicules à l’heure… 

 

Cet argument n’est pas crédible. Il est basé sur la présomption qu’il y a 4 périodes de 20 minutes dans une heure. Or la réalité, c’est qu’il y en a 3 seulement. Même si après une journée de réflexion, les experts de la STQ sont revenus avec une approche de départ aux 19 minutes pour justifier 4 départs à l’heure, cette option n’est pas plus crédible. 

 

Autre argument de la STQ pour justifier de plus gros traversiers: 

Offrir beaucoup plus d’espace pour traverser sur une période de 24 heures. 

Vrai et faux 

Les gros bateaux et les espaces additionnels rendus disponibles seront essentiellement des espaces vides le soir et la nuit, espaces qui devront tout de même être déplacés avec les coûts afférents en carburant et autres. Donc ces traversiers couteront plus cher à opérer avec une masse accrue de plus de 30% et seront moins aptes à répondre à la demande en période de pointe. En déversant des pelotons accrus de 50% en période de saturation, ils induiront des pelotons de sortie difficilement dissolubles sur une route inadaptée avec accroissement des risques déjà connus sur la sécurité routière dont le Syndrome de la traverse. Ils assureront l’isolement de la région et participeront à une plus faible compétitivité des entreprises nord-côtières sur les marchés internationaux. 

À la lumière de ce cafouillis de 400M$ à ce jour qui dépassera largement le demi-milliard pour adapter la route 138 à ces mastodontes de traversiers, le gouvernement devra sans doute faire le constat que la Société des Traversiers est actuellement un électron libre, qui dépense sans compter les fonds publics sans prendre la précaution élémentaire de faire une analyse, des consultations et une modélisation des effets de sa décision sur les citoyens utilisateurs de la route. Le décision politique se substitue aux décisions de saine gestion , ce qui induit le chaos qu'on connait. Ne serait-il pas plus pertinent de privatiser la Société des Traversiers et de mettre en compétition les entreprises qui souhaitent offrir le service, comme ça se fait ailleurs et même chez nous avec les soumissions sur le service d traverse des Iles de la Madeleine.

Les bénéfices présentés par la Société des Traversiers sont bien minces comparés aux inconvénients précités et à la dépenses de fonds publics qu’ils induisent. Une solution plus avantageuse économiquement, plus sécuritaire et à long terme est connue depuis longtemps : Un pont, maintenant! 

 

 

 

 

 

 

 

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Le coût des traversiers de Tadoussac, d’hier à aujourd’hui

Comment comprendre une dérive administrative à La Société des Traversiers du Québec (STQ) et au Ministère des Transports du Québec (MTQ)

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Le coût des deux grands traversiers neufs et aménagements à quais à Tadoussac a déjà fait couler beaucoup d’encre. Les citoyens bénévoles de la Société du Pont sur le Saguenay à Tadoussac (SPST) ont recueilli depuis 18 ans plusieurs informations à ce sujet  provenant du MTQ et de la STQ et nous présentons ici ces documents et notre compréhension de cette hausse de prix vertigineuse du coût des traversiers. Nous sommes conscients que plusieurs questions demeureront sans réponses officielles puisque, pour les utilisateurs du service de traversier de Tadoussac cette décision de La Société des Traversiers est injustifiable et effectivement injustifiée par les ingénieurs de la Société des Traversiers aussi bien que ceux du Ministère des Transports. Voici d’abord quelques questions susceptibles d’orienter les recherches de la Vérificatrice Générale du Québec à qui on a demandé de se prononcer sur l’explosion des coûts. Malheureusement personne n’a demandé à comprendre qu’est-ce qui justifiait la construction de ces traversiers. Nous vous proposons des réponses. Débutons d’abord par des questions d’intérêt pour la Vérificatrice Générale.

 

Des questions pour la vérificatrice générale

  1. Pourquoi en 12 ans entre Juillet 2006 et 2018, alors que le coût de la vie au Canada augmentait de 22%, le coût de remplacement des traversiers de Tadoussac a explosé  de 27M$ chacun à 162M$ chacun, avec au passage un accroissement de 50% du nombre de véhicules, une diminution des fréquences de traversées et un accroissement des risques d’accidents reliés au syndrome de la traverse? On constate au niveau des coûts une augmentation de 600% par rapport à la première évaluation faite par La STQ en 2006.
  2. Pourquoi la STQ a-t-elle été soudainement prise d’une envie  de remplacer les traversiers à Tadoussac en septembre 2009 alors qu’elle confirmait 3 semaines plus tôt dans l’Étude d’impact sur le Pont de Tadoussac publiée en août 2009 que les navires actuels étaient en bon état et qu’elle prévoyait les maintenir à Tadoussac jusqu’à la fin de leur vie utile en 2025?
  3. Pourquoi la STQ remplace, en saison haute, 3 traversiers d’environ 73 eq-autos chacun par 2 traversiers de 110 équivalent-autos et affirmer devant le BAPE que le service sera amélioré en période de pointe sachant que ces périodes arrivent surtout l’été et que la fréquence actuelle aux 13 minutes  avec des bateaux de capacité moyenne de 73 véhicules sera réduite aux 20 minutes avec les bateaux de 110 véhicules. Pourtant les 3 bateaux actuels sont en mesure de traverser plus de véhicules par heure pour absorber les longues files d’attente que les deux nouveaux traversiers?
  4. Sachant que les gros navires nouveaux seront moins performants en période de pointe. Pourquoi cette urgence de changer les traversiers alors que son PDG affirmait récemment que des travaux de mise à niveau des traversiers actuels à Tadoussac d’abord estimés à 8M$ puis revisés à 39M$ permettront de prolonger leur vie utile de 25 ans?
  5. Où sont les analyses sérieuses qui sous-tendent cette affirmation? Sachant que ces navires sont soumis à une forte utilisation jour et nuit depuis près de 40 ans dans des conditions de navigations particulièrement difficiles, avec arrêts et départs à haute fréquence à travers de forts courants et des glaces entre autres.
  6. Pourquoi la STQ sous-estime systématiquement les prix de reconstruction des traversiers actuels lorsqu’ils s’adressent au gouvernement pour réaliser des projets ou lorsque les auteurs d’une étude d’impact sur la construction d’un pont pour remplacer les traversiers à Tadoussac les interrogent pour connaitre le juste prix de reconstruction?
  7. Pourquoi aucune analyse préalable, aucune étude, aucune consultation des utilisateurs ou du milieu n’ont eu lieu avant de prendre une décision de cette importance?
  8. Pourquoi les citoyens ont-ils été empêchés d’aborder la question du pont par rapport aux traversiers à cause de la limitation du mandat du BAPE sur la construction d’un duc d’Albe au quai garage de Tadoussac?

Autant de questions qui  permettront de mieux comprendre sur quelles bases sont dépensés les fonds publics à La Société des Traversiers du Québec.

 

Un contrat élastique et des emprunteurs choyés…

Nous sommes conscients que toute discussion sur la Davie Shipbuilding est très délicate à aborder à Québec. Cependant, une enquête du Globe and Mail parue en première page de l’édition du 29 avril dernier (voir l'article) lève le voile sur une partie de la cause de cette croissance phénoménale des coûts des traversiers de Tadoussac. Les raisons évoquées par l’entreprise à l’effet qu’il y a eu des demandes ajoutées par la STQ n’est peut-être pas l’explication la plus juste. Entre autres, lorsque l’enquête du Globe nous apprend que la compagnie emprunte des centaines de millions pour construire les deux traversiers de Tadoussac, à des taux d’intérêt allant jusqu’à 25% annuellement sous prétexte que les banques ne veulent pas lui prêter à cause de sa faible solvabilité. À titre de payeurs de taxes, ne devons-nous pas nous interroger sur le type de contrat qui a été signé par la STQ. Un contrat élastique, sans prix fixe, de gré à gré, en quelque sorte « bar ouvert » alors que rien ne justifie que des garanties n’aient pas été données. Le gouvernement du Québec est très solvable et aurait facilement pu emprunter à un taux d’intérêt 5 fois moindre. De plus les litiges avec la Société des Traversiers et l’arrêt des travaux pendant de nombreux mois soulèvent des questions quant à ceux qui bénéficiaient de ces délais. Si vous prêtez de l’argent à un emprunteur à 25% ou à 19%. d’intérêt annuellement, composé, serez-vous heureux d’apprendre que le plaisir durera quelques années additionnelles sachant de surcroit que le client (La STQ ou le gouvernement du Québec) offre toutes les garanties de solvabilité?

 

Des propriétaires dans les paradis fiscaux?

Considérant qu’on ne peut pas connaître qui sont les propriétaires de la Davie certains de ceux-ci étant dans les paradis fiscaux, peut-on imaginer que certains prêteurs soient liés aux propriétaires fantômes et qu’ils aient eu intérêt à faire durer les travaux et les conflits juridiques (K83-K84) pendant que les intérêts composés à taux quasi-usuraire s’accumulaient depuis 2013. La propriété de la Davie étant un mystère, toutes les hypothèses peuvent être envisagées. Par exemple, l’ex-Premier Ministre ou son ex collègue alors PDG de La STQ, qui ont pris à eux seuls, sans consultations aucune, sans analyse préalable (comme confirmé lors des audiences du BAPE à Tadoussac le 8 novembre 2016, BAPE Dossier 334 Document Dt1 p.24, lignes 923 à 925) la décision de construire ces bateaux. sont-ils propriétaires ou associés à une des compagnies à numéros dans les paradis fiscaux citées dans l’enquête du Globe? Les prêteurs à taux élevés ou les dirigeants de la Davie sont-ils intéressés dans une de ces compagnies fantômes propriétaires?   Qui sait à part les banquiers de ces paradis et les acteurs?

Rappelons que la construction des traversiers de Tadoussac a été annoncée par le Ministre Mc Millan en septembre 2009 et les bateaux devaient être livrés en 2013. La Davie a fait une autre faillite au début des années 2010, ce qui a retardé la signature du contrat. Pour mieux comprendre les raisons des dépassements de coût, on doit s’intéresser à l’enquête du Globe. À titre d’exemple si le premier 100M$ emprunté pour débuter les travaux était à 25% d’intérêt annuel composé, voici ce que les contribuables auraient payé avec intérêts accumulés en janvier 2018.

Janvier 2013 : 100M$

Janvier 2014 : 125M$

Janvier 2015 : 156M$

Janvier 2016 : 195M$

Janvier 2017 : 244M$

Janvier 2018 : 305M$

Janvier 2019 : On prévoit que les bateaux seraient livrés en 2018 mais les avis divergent quant aux dates de livraison.

Sur le premier 100M$ emprunté, le coût en intérêt est le double du capital emprunté si le taux à 25% d’intérêt est appliqué. L’enquête du Globe fait état aussi de prêts à des taux variant de 17 à 19%. Enfin des discussions et négociations avec le Ministère de l’Économie ont tenté semble-t-il  de limiter l’hémorragie de fonds publics. Ce 200M$ d’intérêts est encaissé par des emprunteurs localisés hors du Québec donc aucun retour d’impôt sur ces gains pour la province.

L’argument des demandes multiples d’ajouts par la STQ est-il vraiment la seule explication qui ait pu faire presque tripler le coût des bateaux?

 

Bref!

Prenons l’exemple d’un citoyen qui souhaite se  faire construire une maison, et que pour des raisons X vous faites affaires avec une entreprise reconnue depuis des décennies pour la récurrence de son insolvabilité; allez-vous lui demander de bâtir votre maison  et de la financer sans limiter les taux d’intérêt sachant que vous ne connaissez pas les propriétaires véritables et que les banques ne lui prêterons pas. Pourtant votre solvabilité comme client est reconnue et solide?

 

Cette histoire ne tient pas la route…

Les contribuables comme les utilisateurs de la route 138 paieront cher pour cette décision s’ils ne réagissent pas.

Déjà quelques mois après cette décision inexplicable, le 3 mars 2010, nous avons rencontré la Vice Première Ministre Nathalie Normandeau pour lui expliquer l’incohérence de cette décision et lui avons remis un document explicatif , à elle mais aussi à la dizaine de hauts fonctionnaires qui l’accompagnaient. (Annexe K24 à K28). Aucun suivi n’en a résulté. Rappelons que la décision a été prise en catimini au Bureau du premier Ministre lors d’une rencontre avec Georges Farrah, alors Président de La Société des traversiers du Québec.

Avons-nous affaire à un ingénieux montage pour s’approprier l’argent des contribuables. D’ailleurs les deux niveaux de gouvernement ont subventionné largement cette entreprise par le passé à un point où il n’était plus politiquement acceptable de le faire sous forme de subvention. Est-ce que le gouvernement du Québec accompagné par le gouvernement fédéral par sa participation via son Programme de subvention dans les infrastructures vient de fournir une subvention additionnelle déguisée de 204M$ à la Davie sachant que le prix soumissionné pour les deux traversiers était de 120M$ et que le PDG de la STQ de l’époque nous a indiqué que les traversiers seraient admissibles aux fonds fédéraux du programme d’infrastructure courant?

 

Un peu d’histoire

Pour l’information de ceux qui s’intéressent au dossier voici le suivi des coûts réels des traversiers actuels à Tadoussac ainsi que l’évolution de l’estimation de leur coût de remplacement et finalement l’évolution des coûts des méga traversiers proposés.

1) Les deux traversiers de Tadoussac, le Armand Imbeault et le Jos Deschênes ont été construits en 1979 chez Marine Industries de Sorel  et livrés en 1980 au coût de 5M$ chacun (Annexe F52 Étude technique préparatoire pour le Plan de Transport de la Côte-Nord, M. Ruel Ing, MTQ 1997)

2) Ils ont eu leur radoub de demi-vie en 1996 et 1997 (remotorisation, modernisation et accroissement de la capacité de 15 équivalents-autos (de 60 à 75 eq-autos) au coût de 14M$ chacun. (Annexe F52)

3) En 1997, le MTQ a évalué leur coût de remplacement prévu en fin de vie utile à 50M$ (Annexe F52)

4) En Juillet 2006, Le consortium SNC-Lavalin/Génivar, responsable de l’Étude d’impact sur la construction d’un pont à Tadoussac) demande à la Société des Traversiers, par l’intermédiaire du MTQ, quel est le coût de remplacement de ses 2 traversiers à Tadoussac. Réponse : 27M$ chacun en 2025 seulement, soit moins de la moitié du prix évalué par le MTQ en 1997 ajusté au coût de la vie. (Annexe F25, P.5 de la lettre du MTQ datée du 31 octobre 2007 adressée à la SPST dans le cadre du Comité Consultatif sur l’Étude d’Impact 2009.)

5) En 2006, le consortium évalue le coût de remplacement des traversiers à 35M$ en 2025 (Annexe F25)

6) En 2009, suite aux représentations de La SPST, dont la présentation du document annexe F52, le consortium fixe le coût de remplacement à 42M$ chacun en 2025 (Tableau F9 (a) des Annexes de l’étude socio-économique de L’Étude d’impact sur la construction d’un pont à Tadoussac, disponible sur le site www.pontsaguenay.com, sous projet SNC-Lavalin/ Génivar)

En août 2009, le Ministre Délégué aux Transports, M. Norm McMillan, rend publique l’Étude d’impact sur la construction d’un pont à Tadoussac.

Cette étude conclut suite à l’analyse avantages-coûts que :

«La solution d’un pont, en l’absence de tout autre solution faisable pertinente, est donc recommandée dans une optique à long terme, de transport durable et de développement durable ». (Étude d’Impact sur le pont de Tadoussac, Consortium SNC-Lavalin/Génivar, Volet Socié-économique, p. 5-18)

Rappelons que cette étude a surévalué le coût du pont à près de 900M$ alors que les experts dans la construction d’un tel pont ont confirmé que son coût se situerait entre 250 et 300M$ (Annexe G1 à G18).soit un coût équivalent au coût de construction de ponts semblables ailleurs, dont en Norvège et en Suède.  De la même manière, les coûts de remplacement des traversiers ont été sous-estimés par un facteur 3 voire 6 si on considère l’évaluation de la Société des Traversiers de juillet 2006 : 27M$ X 6 =162M$).

Rappelons ici que la Société des Traversiers fournissait ces chiffres pour permettre au Consortium SNC-Lavalin/Génivar d’établir l’analyse avantages-coûts entre les traversiers et un pont dans le cadre de l’Étude d’impact de 2009.

On comprend à la lecture de l’étude que l’option de remplacer les traversiers actuels par des plus gros n’est pas « une solution faisable pertinente ».

Septembre 2009 : Coup de théâtre ou mouvement de panique?

Trois semaines après la publication de l’Étude d’Impact sur le pont, en septembre 2009, le même ministre, M.Norman Mc Millan, annonce la construction immédiate,  pour livraison dès 2013  (pas à la fin de la vie utile des traversiers en 2025) de 2 gros traversiers de 110 places (220 places) pour remplacer les 3 bateaux actuels (75, 75 et 70 places soit 220 places) qui desservent la traverse de Tadoussac. Les nouveaux gros bateaux à Tadoussac traverseront aux 20 minutes plutôt qu’aux 13 minutes actuellement en saison achalandée, donc risque d’attente accrue et surtout déversement de pelotons accrus de 50% à la sortie des bateaux (110 équivalents-autos) sur une route sans espaces de dépassements suffisants pour dissoudre les pelotons de 75 véhicules actuellement déversés à l’arrivée. De surcroit, la Côte-Nord, le Labrador demeureront isolés encore 45 ans.  Bien sûr, personne parmi les utilisateurs de la route ou les nord-côtiers et charlevoisiens n’a compris les explications de la STQ.

Une décision injustifiée et injustifiable

D’ailleurs lors des audiences du BAPE sur la construction d’un  duc d’Albe (poteau d’amarrage) au quai garage de Tadoussac, qui fut la seule occasion offerte aux citoyens de tenter d’obtenir des réponses concernant la justification de remplacer trois traversiers encore utiles jusqu’en 2025 par deux gros traversiers, ni le MTQ, ni la STQ n’ont pu justifier cette décision autrement que par : C’était une décision politique qui venait « d’en haut » (Voir Doc. 334, Doc DT1 , p.24 à 27 et 49 à 56 et Document Dt2, p.4 à 6)), une décision injustifiée et injustifiable autrement que par des interventions incohérentes de la STQ à l’effet qu’il y avait désormais 4 départ l’heure, aux 20 minutes (8h , 8h20, 8h40 et 8h60). Après une nuit de réflexion, la STQ constate qu’il y a 3 départs aux 20 minutes dans une heure et elle revient donc avec un tableau dans lequel les départs sont placés aux 19 minutes. (Audiences du 8 novembre 2016, BAPE Dos 334 Document Dt1, p.101-102 et Document Dt2 pages 12 et 13 des audiences du 9 novembre 2016)

Est-ce que 400M$ est un prix raisonnable à payer pour protéger les 74 emplois temps plein de la traverse de Tadoussac, dont 40 sont à Tadoussac même? Document BAPE Dos 334, Document Dq7.2 

7) en 2009, annonce de la construction de 2 méga-traversiers pour remplacer les 3 actuels plus travaux aux débarcadères. Couts : 170M$ soit 120M$ pour les deux traversiers 20M$ pour travaux à quai et 30M$ pour de nouvelles rampes; Délai de livraison : 2013 (au lieu de 2025 antérieur, d’où vient l’urgence de remplacer? Pas de réponse à cette question posée lors des audiences du BAPE- Dos 334 Doc Dt1, p.54 et 55 ) Coûts estimés : 60M$ chacun

8) en 2013, annonce d’un « extra de 2.5M$ par bateau en construction » (annexe K43)

9) en 2015, annonce d’un dépassement du double des coûts aux quais de 20M$ à 40 M$ (annexe K45)

10) en 2017, annonce par la Ministre Anglade que les bateaux coûteront 125M$ chacun

11) en 2018, annonce par la Ministre Anglade que les bateaux couteront 162M$ chacun et seront livrés en juin et septembre selon elle, à l’automne selon d’autres sources et dans l’année prochaine selon d’autres. (voir https://www.ledroit.com/actualites/politique/explosion-du-cout-des-deux-traversiers-un-rapport-de-la-vg-apres-les-elections-c81e45ac6de69fe2642868877856729f?utm_source=dlvr.it&utm_medium=facebook).

 

La vérificatrice générale ne devrait-elle pas intervenir en amont des décisions plutôt qu’en aval lorsque des fonds publics de cette importance (400M$) sont dépensés?

 

Personne semble-t-il ne possède les chiffres finaux de ce fiasco. Ce que nous savons, c’est qu’à ce jour, une somme de 400M$ de l’argent des contribuables achève d’être dépensée. (324M$ pour les bateaux, 40M$ pour les quais, 30M$ pour les rampes et 6M$ du MTQ pour l’aire d’attente des traversiers è Baie-Ste Catherine) Nous savons aussi que des travaux supplémentaires importants devront être entrepris par le Ministère des Transports pour construire les espaces de dépassements sécuritaires et nécessaires pour dissoudre les pelotons de sortie, pour adapter la côte de Tadoussac, pour allonger le quai de Tadoussac probablement, pour créer une aire d’attente à Tadoussac, un projet en discussion depuis maintenant 9 ans entre la municipalité de Tadoussac et le Ministère des Transports sans qu’aucune entente ne soit atteinte à ce jour. Tout ça pour maintenir à tout prix l’isolement et la dépendance de la Côte Nord a des services de traversiers.

 

Un duc d’Albe au triple du prix estimé par la STQ avant même le début de la construction...

Rappelons aussi que le PDG de la STQ a affirmé lors de la révision des budgets la semaine dernière au parlement que le duc d’Albe (poteau additionnel d’ancrage dans l’eau) projeté pour allonger le quai garage de Tadoussac a aussi vu son coût tripler, passant du prix annoncé par la STQ de 1M$  lors des audiences du BAPE à Tadoussac à ce sujet (BAPE Dos 334-Doc DT1 p.19), en novembre 2016, à 3M$ cette semaine, lors de l’examen des crédits de la STQ. Ce montant peut sembler anodin mais ajouté à la somme des sous-estimations faites par la STQ dans ses projets de construction de bateaux, de réparation de bateaux (Le transfert des 2 bateaux actuels vers Sorel au coût d’abord de 6M$ puis augmenté à 39M$ sans considérer les travaux à quai là-bas, les quais à Matane-Baie Comeau, à Tadoussac etc. qui ont plus que doublé de prix, estimé par la STQ, les bateaux à Tadoussac de  27M$ à 60M$ à 162M$).

 

Quand les fonctionnaires emberlificotent les élus décideurs…

Comment un décideur  élu peut-il prendre des décision éclairées quand ses fonctionnaires lui fournissent des chiffres biaisées et systématiquement sous-évalués pour obtenir les projets souhaités? Jamais une entreprise privée ne pourrait se comporter ainsi puisqu’elle doit rechercher le meilleur rapport qualité-prix pour satisfaire son client, la STQ semble disposer d’un accès illimité aux fonds publics sans que personne , même pas le Ministre des Transport responsable de la STQ ne pose les questions élémentaires concernant ces dépenses :

Où? Quand?, Comment,? Pourquoi ?, Combien? Pour ce projet de construire des nouveaux traversiers à Tadoussac? Si on avait posé la question au moment opportun, jamais ce fiasco ne serait survenu puisqu’on aurait vite compris qu’une telle décision était injustifiée et injustifiable.

 

La norme à La Société des Traversiers ne devrait-elle pas être de routine de multiplier leurs estimations par trois pour présenter des chiffres acceptables et raisonnables aux élus?

 

Comment se faire monter des bateaux…

Bref! Les nord-côtiers et les contribuables québécois « se sont littéralement fait monter deux gros bateaux « alors que le gouvernement sait depuis au moins 2015 qu’un pont coûterait entre 250 et 300M$ plus les routes d’approche. Des ponts semblables à celui requis existent en Scandinavie et les coûts en sont connus.

Cette décision  de perpétuer les traversiers est injustifiable malgré les tentatives surréalistes des représentants de la STQ  de les justifier lors des audiences du BAPE des 8 et 9 novembre 2016. (Voir BAPE Dos 334 Doc Dt1 p. 101-102, et Doc Dt2 p. 12 et 13)

Résumons : un pont coutera 300M$, fini les frais d’opération d’administration etc. qui dépasseront les 15M$ annuellement actuels, fini les radoubs de demi-vie, les reconstructions aux 45 ans, les blessés et décès attribuables au syndrome de la traverse, la pollution des bateaux, dont la pollution sonore qui participe à la disparition des bélugas du St Laurent, (Émission Découverte de Radio-Canada, le 4 mars 2018) fini l’impasse routière qui empêche un accès fiable à la région.

Les traversiers coûtent à ce jour 400M$ plus des frais d’opération, d’administration et autres chaque année. Ils maintiendront l’aliénation socio-économique de la région pour encore des décennies si les nord-côtiers avalent la pilule empoisonnée concoctée par la Société des Traversiers.

Le gros bon sens doit être entendu rapidement, elle est là l’urgence, construire un pont!

 

*Les annexes auxquelles nous faisons référence dans ce document peuvent être lues dans la colonne « extraits » du tableau interactif des études sous l’onglet études du site. ainsi que dans la documentation du site du BAPE sur le Dossier 334 soit les Audiences Publiques sur la construction d’un duc d’Albe au quai garage de Tadoussac https://www.bape.gouv.qc.ca

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Signons pour un pont!

Graphisme par: Marie-Pierre Breton

Chers amis,

Il faut un pont maintenant avant que l’arrivée des grands traversiers n’occasionne encore plus de victimes de la route 138.

Ne pas agir auprès des décideurs maintenant signifierait encore 45 ans de traversiers avec une route encore plus dangereuse,

Plus de syndrome de la traverse, une disparition accélérée des bélugas dans l’estuaire, des entreprises et des emplois en difficulté à cause des coûts générés par des temps de déplacement imprévisibles.

Déjà au moins 2500 signatures électroniques plus des signatures papiers non comptabilisées.

Merci d’aller rapidement signer la pétition en ligne, dans un commerce près de chez vous ou possiblement au Bureau Municipal ou l’Hôtel de ville de votre communauté.

À Baie-Comeau

  • Au Dépanneur 897 Bossé
  • RBC Banque Royale
  • Laflèche Auto
  • Routhier Automobile
  • Norfil
  • Propet
  • Épicerie Tabagie La Bonbonnière
  • Dépanneur Bonne Entente
  • Marché Joliet
  • Dépanneur APH
  • Tabagie Baie-Comeau
  • Dépanneur Shell Nord-Est
  • Dépanneur Daka
  • Centre Jardin Trudel
  • Dépanneur Shell Sélect
  • Association des Transporteurs en Vrac
  • Matériaux Manic
  • Salon Andréanne
  • Hotel de ville
  • Centre des Arts
  • Manoir du café (babillard)
  • Olivier Chrysler Baie-Comeau
  • Clinique d'optométrie Robichaud
  • Hygipro
  • Ventilation du Nord
  • Roland Munger Inc.
  • Société en commandite Manicouagan
  • IGA Extra Marché Gagné
  • Maxi
  • Pharmacie Brunet (Dion, Paquet, Paradis)
  • ImageXpert

Franquelin

  • Bureau municipal
  • Dépanneur Légaré-Lévesque

Godbout

  • Bureau municipal
  • Bureau de poste

Chute-aux-Outardes

  • Bureau municipal
  • Dépanneur Vallilée
  • Station Migneault J.M.Y Service
  • Poissonnerie Laprise

Forestville

  • Hotel de ville
  • Boulangerie de p'tit four
  • Éconolodge Forestville
  • Motel 4 saisons
  • Dépanneur du Parc (petro-canada)
  • Les Marchés tradition
  • Bureau municipal
  • Bibliothèque
  • Complexe Guy Ouellet

Port-Neuf-sur-Mer

  • Haltes 138

Colombier

  • Bureau Municipal

Pointe-aux-Outardes

  • Bureau municipal
  • Dépanneur Le Fanatik
  • Épicerie Dépanneur Réjean Vallée

Pointe-Lebel

  • Bureau Municipal
  • Marché du Carrefour
  • Marché Centre
  • Dépanneur Mimmi
  • Rembourrage Bossé

Ragueneau

  • Bureau municipal
  • Marché Ragueneau

Sacré-Coeur

  • Bureau municipal
  • Boisaco
  • Granulco
  • Ripco
  • Sacopan
  • Ferme 5 étoiles
  • Hotel/motel Coronet
  • Les services HD Mécanique
  • Épicerie Hovington
  • Garage Joe Perron
  • Restaurant chez Marjo
  • Épicerie Robert Simard
  • Transport St-Michel

Baie-Trinité

  • Bureau municipal
  • Dépanneur Chiasson

Pointe-Aux-Anglais

  • Dépanneur G.Moreau

Port-Cartier

  • Hotel de ville - Mairie
  • Alimentation Coop IGA
  • Bonisoir Shell
  • Provigo Port-Cartier
  • Restaurant Dixee Lee

À Sept-Îles

  • Dépanneur Shell Sélect
  • Hotel de ville
  • IGA Marché Labrie et Landry
  • Maxi
  • Super C
  • Provigo (Alimentation Stéphane Thivierge)

Les Bergeronnes

  • Épicerie GLR
  • Construction SRV

Les Escoumins

  • Restaurant le Bouleau
  • Inter-Marché
  • Le Petit-Regal
  • Kiboikoi
  • Pétro-Canada
  • Ultramar
  • Dépanneur Essipit
  • Atelier Brisson Gagné
  • Complexe hôtelier Pelchat
  • BMR
  • Home Hardware
  • Duschênes sport
  • Marché Bonichoix
  • Pharmacie Myriam Julie Tremblay

d'autres endroits seront ajoutés bientôt !!   Il en va de notre avenir et de notre sécurité et de celles des générations à venir. Merci de partager nos efforts et d’inviter votre famille et vos amis à aller signer... La solution C’t’ un pont   Lien vers la pétition en ligne ici!

course a obstacle du pont

Bravo! Le Bureau de projet s’en vient, mais gardons-nous une petite gêne.

course a obstacle du pont

 

La récente annonce, le 15 février 2018, du Ministre des Transports Véronique Tremblay et du Président du Conseil du trésor, M. Pierre Arcand a toutes les apparences d’une excellente nouvelle. Ils ont annoncé qu’il y aurait des fonds pour un Bureau de projet afin de construire un pont dans l’estuaire du Saguenay. Cependant vous avez peut être remarqué que le Ministre a parlé d’Étude d’Opportunité.

Si c’était le cas, rappelons-nous qu’il y a un risque certain pour que nous entrions encore une fois dans la lente marche à obstacle. Un parcours du combattant qui s'étend sur 45 ans d'études à ce jour, études souvent menées par le Ministère des Transports (MTQ) dans lesquelles nous découvrons une quantité effarante de biais, d'omissions, de prix gonflés ou cartes faussées. En induisant ainsi les élus-décideurs en erreur, ceux-ci ont pris la décision injustifiable de maintenir des traversiers à Tadoussac pour encore 45 ans. Aujourd'hui on sait que les traversiers et travaux à quai coûtent plus cher à l'achat (320M$) que le pont (300M$) sans compter en surplus les économies additionnelles générées pour les payeurs de taxes:  les frais d'opération dont les salaires de cinq équipages quotidiennement, les carburants, la  maintenance et de plus la  modernisation-remotorisation  aux 20 ans et reconstruction aux 45 ans, les quais à reconstruire aux 40 ans, les aires d'attente et les travaux routiers. Si on reprend les études depuis l'annonce de l'Étude d'Opportunité en 1997, entrons-nous encore dans un parcours de 21 ans???

Comment mettre fin à cette culture de désinformation du MTQ envers la région Côte-Nord entre autres?  (Voir article de Radio-Canada du vendredi le 23 février 2018, sur la désinformation)

Dans les 18 dernières années, La Société du pont a été aspirée dans le jeu des 7 (ou plutôt 700) erreurs par le MTQ et la Société des Traversiers (STQ). Terminé maintenant, on ne joue plus à ce jeux inégal du chat et de la souris dans lequel les citoyens bénévoles sont complètement démunis, se voient refuser l'accès à l'information pendant que les hauts fonctionnaires dépensent sans compter des millions de dollars de fonds publics auprès de l'industrie des études montréalaise pour "monter des bateaux" qui protégeront encore à grands frais les emplois des fonctionnaires à la traverse de Tadoussac. Au delà des prix réalistes, on triple le prix du pont et on divise  par 3 celui des traversiers. Tout ça a pour effet d'augmenter la dangerosité de la route et d'isoler davantage la région Côte-Nord.

 

La chance au coureur

Le Premier Ministre Couillard a fait un premier pas vers la construction du pont en ordonnant la création d'un Bureau de Projet. Nous comprenons qu'un tel bureau a pour mandat de réaliser le pont dans les meilleurs délais et non pas de reprendre encore 20 ans ou 45 ans d'études.Nous espérons bien sûr le mieux et nous devons donner la chance au coureur. Après des décennies d'études indépendantes et la confirmation écrite par une des plus grandes entreprises d'ingénierie au monde qui soit apte à construire un pont suspendu à deux voies de plus d'un kilomètre de portée libre, qu'un pont peut être construit au lieu dit La Boule. Nous disposons de tous les outils pour préparer immédiatement un projet préliminaire qui déterminera encore plus précisément les coûts et les technologies innovatrices qui permettront de construire le pont à coût raisonnable et dans un délai d'environ 4 ans.

Les études socio-économiques et environnementales ont été faites à grands frais dans la dernière étude d'impact et même si elle ne reflètent pas l'ampleur de l'importance d'une route achevée pour desservir la région, les recommencer serait pure perte de temps. En effet, l'industrie des études localisée à Montréal et partie du Montréal Inc utilise des universitaires montréalais et accessoirement de la Capitale pour multiplier les études sans , pour la grande majorité des intervenants, n'avoir jamais utilisé le route pour accéder à la région Côte-Nord. 

 

Ce qui doit être établi, c'est la comparaison objective des coûts totaux :

  1.  du pont, à La Boule, et de ses approches et
  2. des traversiers avec les travaux à quai, les aires d'attente des véhicules et les travaux routiers nécessaires dont ceux pour créer les espaces de dépassements nécessaires pour dissoudre les grands pelotons de véhicules à la sortie des navires.

 

La Solution

Demander une analyse objective par une firme indépendante du MTQ ou des acteurs de la Commission Charbonneau ou du Montréal Inc (Voir annexes F74 à F76 et F77 à F85). 

Cette étude peut être réalisée dans un délai de 6 mois à un an à un coût raisonnable

Le Bureau d’étude doit accorder un contrat de gré à gré à la firme COWI (puisque c’est la seule au Canada qui soit en mesure de faire une étude indépendante, complète et qui ait déjà construit de tels ponts). Rappelons que dans les deux dernières études commandées par le MTQ en 1999 et 2009, les experts retenus pour préparer les plans du pont ont agi en sous-traitance et ont dû soit quitter le consortium prématurément (Michel Virlogeux, l'ingénieur concepteur du Pont de Normandie et du Viaduc de Millau entre autres a quitté prématurément au milieu des années 2000) soit voir leur recommandation principale contredite (en 1999, Buckland & Taylor/COWI avaient une seule recommandation: abaisser la hauteur du tablier du pont de 88 mètres exigée par le MTQ à une hauteur normale reconnue internationalement soit entre 60 et 70 mètres pour diminuer sensiblement le coût du pont. Le MTQ exigera plutôt dans l'étude suivante de monter le tablier au-dessus de la montagne en rive droite à 140 mètres, de hauteur, propulsant ainsi les coûts du projet à un prix pharaonique d'un milliard de dollars.  Le Bureau de projet devra s'assurer que l'étude est faite en toute liberté sans imposer des exigences farfelues ou excessives par un Ministère  ou l'autre. Rappelons que les ponts Halogaland et Hardanger avaient un échéancier de construction de 4 ans et que les plans et les analyses diverses, entre autres les tests en soufflerie, sont déjà réalisés pour l’essentiel. De plus, les défis rencontrés lors de la construction à Narvik ,en Norvège, ou en Suède au pont Hoga Kusten ont été surmontés et ces difficultés pourront donc être prévenues en construisant un nouveau pont semblable à La Boule. 

Ceux qui ont accompagné La Société du Pont pendant de nombreuses années se souviendront que la dernière étude d’opportunité a été annoncée en 1997, il y a 21 ans, et terminée en 1999. Biaisée comme presque toutes les études dans lesquelles le MTQ était maître d’oeuvre et en conflit d’intérêt pour protéger ses emplois à la division STQ. Strictement rien à ce jour n’indique qu’une autre  étude ne serait pas à nouveau biaisée, faussée ou truffée d’omissions... 400 pages à analyser...

Ensuite, il faudra se battre pendant des années pour obtenir une autre étude d’impact (qui suit une étude d'Opportunité selon le processus du MTQ)  qui si elle est accordée pourrait durer encore 8 ans comme la dernière. Puis on tergiversera, on procrastinera pendant plusieurs années avant d’obtenir une décision ou non de construire le pont. Cette deuxième étude d’impact cumulerait-elle à nouveau plus de mille pages de textes que des citoyens ordinaires devront tenter de déchiffrer et comprendre?

Un certain Boileau disait il y a longtemps: "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément".

Pourquoi plus de mille pages pour constater qu'une route nationale interrompue par une rivière nécessite la construction d'un pont, surtout si elle dessert une des régions les plus enrichissante pour le Québec.

Parce que comprenons-nous bien, l’industrie des études (Idem annexes F71 à F73) amène par toutes sortes de stratagèmes les conclusions que souhaite celui qui paie les millions, le MTQ ou la STQ. Parfois, à la lecture de ces documents, on pourrait croire que le tarif est relié au nombre de pages plutôt qu'à la concision ou à la clarté du document.

Alors les faiseurs d’études accumulent les millions de nos fonds publiques pour présenter des études biaisées qui favorisent la concentration des investissements dans la métropole (F74 à F76) et protègent les emplois des fonctionnaires à la traverse (Annexes K13 à K15) souvent à la suite de demandes farfelues du MTQ. En conséquence, les élus prennent de mauvaises décisions sur la base de mauvaises informations. Ce fut le cas  de la décision de construire des grands traversiers qui empireront la situation à Tadoussac : moins de fréquence de traversée, plus d’attente et des pelotons de sortie accrus de 50% qui seront indissolubles sur une route sans possibilité de dépassement suffisante. On verra donc une augmentation importante du temps perdu des utilisateurs, d'imprévisibilité des temps de déplacement, des cas de syndrome de la traverse, d’accidents, de morts.

 

Mais les citoyens de la Côte-Nord eux?

Ils n’ont pas de spécialistes accessibles, pas d’universités et ils sont essentiellement victimes du pouvoir façonnant des autres dans les universités du centre. Ceux qui ne connaissent pas le milieu, les enjeux et se contentent de les interpréter avec leurs paradigmes inadaptés aux réalités de la région et généralement biaisés pour favoriser l'exclusivité de ces investissements pour la métropole. 

Quand le MTQ nous a remis la version préliminaire de l’étude d’impact en 2006. Ils avaient reçu l’étude en 2004, l’avaient « modifiée » à leur goût avec des dizaines de spécialistes du MTQ pendant 2 ans puis avaient déposé le document de plus de mille pages en annonçant que le pont n’était pas rentable socialement (Évidemment, le prix du pont avait été triplé et le prix des traversiers « calculé » au tiers du prix réel.)

Puis ils ont dit aux citoyens ordinaires, bénévoles à La Société du Pont, mais qui doivent tout de même travailler sur semaine, citoyens qui, répétons-le, n’ont aucun accès aux professionnels pour les supporter ou à des fonds pour se déplacer les consulter dans les grands centres: "On vous donne 30 jours pour lire ces 1000 pages et nous indiquer si vous avez des commentaires..." (Annexe F48) Pendant ce temps, eux avaient versé plus de 2M$ d'argent de nos impôts à l’industrie des études à Montréal.

Le combat pour obtenir la vérité est inégal, la loi d'accès à l'information nous a empêché d'obtenir des informations parce que celles que nous demandions "nécessitaient une réflexion"(Annexe K17). Nos demandes répétées pour obtenir les études sur le pont se sont soldés par 3 minces documents qui ne résumaient pas ces études. Voyez le nombre d'études dans la section études de ce site pour mesurer les omissions. Ces omissions programmées par le MTQ ont rendu les interventions de La Société du Pont très ardues puisque nous n'avions pas accès aux études antérieures malgré nos demandes. Montréal Inc, la métropole québécoise monopolise depuis des décennies les investissements publiques en transports et s'assure de saboter tous les projets de la région Côte-Nord qui ne soient pas directement rentables pour elle. La règle montréalaise en matière d'études pour la région est la suivante: Un investissement qui permet l'enrichissement rapide de la métropole sera favorisé (Barrages hydroélectriques, mines, foresterie, métallurgie, par exemple). L'achèvement de la seule route qui desserve les communautés littorales ne rencontre pas les critères montréalais. La construction du pont les rencontre cependant puisqu'un pont permettra des économies substantielles de fonds publics annuellement mais les biais incorporés dans les études qui laissaient croire qu'un pont coûterait trois fois plus cher qu'en réalité, n'ont pas permis à Montréal Inc de constater leur avantage de ne réallouer qu'une partie des fonds actuellement dévolus à la traverse de Tadoussac pour construire et maintenir un pont pour 150 à 200 ans: "Money talks".  

 

Une étude demandée à la seule firme d’experts au Canada de gré à gré

Si le Bureau de projet n’accorde pas de gré à gré cette analyse technique sur le pont dans un délai raisonnable à la seule firme au Canada apte à faire ce pont à coût raisonnable, il devient utopique pour la Société du pont d’entreprendre encore 20 ans d'analyses d’études tantôt sérieuses, tantôt faussées. L’étude d’opportunité a été faite proprement par La Société du Pont dans le document intitulé Étude 2015. Bien sûr il y a possibilité de la parfaire mais l'essentiel y est et les experts  reconnaissent la faisabilité du pont au site optimal de La Boule en amont des lignes électriques d'Hydro-Québec. Le chemin et le site pour construire le pont sont connus depuis 40 ans. Le projet peut être fignolé mais certainement pas écarté.

Advienne ce retour à la case départ, plusieurs membres de La Société du pont se verront à regret dans l’obligation de lancer la serviette. Il serait ridicule qu'à nouveau les citoyens bénévoles soient obligés de recommencer à même leurs deniers le jeu du chat et de la souris pendant que les millions couleront encore vers l'industrie des études montréalaise pour à nouveau laisser la Côte-Nord victime du pouvoir façonnant des autres. Ça ne devrait pas être une option dans une démocratie. Il n'y a pas d'université dans la région ou d'universitaires en mesure de contrer les exercices de désinformation métropolitains. L'exode des cerveaux nord-côtiers vers le centre, faute d'accès aux études supérieures dans la région, permet tous les excès à ceux qui veulent monopoliser les investissements publics.

 

La naïveté de la Grande Côte-Nord a ses limites...

Dans le contexte ou le gouvernement aurait ordonné un bureau de projet pour "faire taire" la Côte-Nord jusqu'aux prochaines élections, des actions citoyennes deviendraient inévitables. La Grande Côte-Nord, mère nourricière du Québec, à qui on refuserait à nouveau l'achèvement de la seule route qui relierait ses communautés littorales depuis Québec jusqu'à Blanc Sablon pourrait s'endormir à nouveau pour ne pas sentir les effets de son déclin. Elle pourrait aussi se fâcher et prendre conscience qu'elle n'a pas sa place dans le Québec d'aujourd'hui. Pendant qu'on distribue des dizaines de milliards ailleurs, en lignes de métro, tramways, trains électriques, échangeurs navettes suspendues inter-cité elle ne demande pourtant qu'une route achevée pour la sécurité de sa population d'abord mais aussi pour diversifier son économie et avoir, comme les autres régions du Québec la possibilité d'échanger ses biens et services sans les aléas et l'imprévisibilité d'un service de traversier archaïque. 

Il est possible que le MTQ  souhaite l'abandon de la démarche citoyenne vers la vérité. Alors la seule bouée de sauvetage serait  la promesse du Premier Ministre Couillard de changer la culture profondément malsaine au Ministère des Transports, ce que rien à ce jour n’indique. (article du 9 juin 2017, Radio-Canada, un profond malaise au MTQ)

Souhaitons que l’annonce faite par le Ministre ne soit pas de la poudre aux yeux pour reporter la construction du pont vers une ou 2 autres générations qui elles devront reprendre le parcours du combattant au début... Alors recommencerait la mascarade.

Nous espérons que d’autres nord-côtiers, dans 45 ans, à la fin de la vie utile des nouveaux megatraversiers non-désirés, trouveront le temps et l’énergie pour reprendre le flambeau et surtout qu’ils se rappelleront qu’ils sont en guerre contre leur propre Ministère des Transports. Ministère dont la mission, rappelons-le est d’accompagner le développement économique de TOUTES les régions du Québec par la mise en place d'infrastructures de transport efficientes et sécuritaires. (Voir annexe K48)

Alors réjouissons-nous de cette annonce avec une petite gêne.

On vous dira qu’on ne peut pas ne pas aller en soumission pour un pont de 300 M$ sur lequel s'accumulent 45 ans d'études alors qu’on a commandé de façon injustifiable deux grands traversiers à la Davie de gré à gré sans aucune étude, consultation ou préparation. Ceux-ci coûtent, avec les travaux d’ajustement à quai, plus de 320M$ à ce jour et ne sont pas terminés (Annexes K45, K46 et K47). On doit ajouter les travaux routiers qui deviendront nécessaires dès l'arrivée des mega-traversiers et les travaux pour construire les aires d’attente des véhicules. Les coûts des travaux à quai ont doublé, ceux des bateaux aussi, on n'a pas calculé les coûts pour le MTQ pour les aires d'attente et les travaux routiers incontournables pour sécuriser la route 138. Le prix des traversiers actuels qui seront adaptés à leur nouvelle traverse a quintuplé jusqu'à 40M$ et les travaux ne sont pas débutés.. À la Société des Traversiers, on nous assure sans gêne que l'on fait  une gestion rigoureuse des fonds publics? Est-ce là encore de la désinformation? (Voir article/reportage TVA du PDG de la STQ du 14 fev, 2018 )

Déjà 45 ans que l’on a fait toutes les études possibles sur le pont.

Tous ces millions de dollars doivent aussi servir aux citoyens pour valider le processus à venir et l’activer. Les nord-côtiers doivent avoir l’argent pour se défendre s’ils doivent à nouveau subir les assauts de la Société de Traversiers et ceux du Ministère des Transports sans quoi ils auront les mains attachés et ne pourront pas s’assurer que les études soient objectives et vérifiables.

Oui nous pouvons nous réjouir que le gouvernement ait choisi de recevoir les élus pour faire cette annonce mais ce n'est pas le temps encore de sabrer le champagne.

Les élus ont fait un excellent travail que l’on doit saluer mais jusqu’à nouvel ordre ce sont encore des hauts-fonctionnaires "qui n’ont pas d’ordre à recevoir du Ministre" qui gèrent le Ministère des Transports.

Oui, il y a une lueur d’espoir mais restons vigilants.

Joignez la Société du Pont et la Coalition Union 138 pour installer une vigie permanente qui permettra la construction d'un pont d'ici quelques années. Alors l'avenir nous appartiendra.

Le pont sonnera le réveil de Tadoussac

Si tous reconnaissent qu’un travail doit être fait pour faciliter la transition des emplois des travailleurs de la traverse de Tadoussac, une perspective à court, moyen et long terme indique que le village sortira gagnant de la construction d’un pont sur le Saguenay. Non seulement par les emplois qui seront créés pendant la construction mais surtout par l’amélioration de l’accueil des visiteurs dans les communautés de Baie-Ste Catherine et Tadoussac. Le pont rétablira la quiétude et la sécurité routière sur l'axe routier de la route 138 qui divise ces villages actuellement. Fini la circulation des véhicules lourds au cœur des villages à proximité des sites d’intérêt touristique exceptionnels. Fini les processions des longs pelotons de véhicules de sortie des traversiers. Fini les longues files d’attente qui nuisent à la libre circulation dans les villages. Fini les risques de pollution reliés aux accidents ou renversements de véhicules transportant des matières dangereuses. Fini les accidents dans et au bas de la Côte de Tadoussac. Fini les hôteliers insatisfaits des engorgements sur la route qui empêchent l’accès à leurs établissements. Fini les séjours touristiques écourtés par des nuits agitées à cause de la pollution sonore et des vibrations provenant de la circulation lourde. 

De plus, des exemples abondent de villages où des communautés ont été dynamisées par la construction d’un pont et la transition des emplois des traversiers vers des emplois productifs. Le seul fait de relier les 3 communautés de l’estuaire par un pont pourra mettre fin à la dévitalisation des villages et créer un environnement propice à l’épanouissement de chacun. Par exemple, la dévitalisation de Baie-Ste-Catherine pourra être contrecarrée par l’arrivée de jeunes familles des travailleurs des usines de la Haute-Côte-Nord. Plusieurs exemples des avantages du remplacement des traversiers par des ponts sont connu. On peut penser à Québec ou Montréal qui, sans une transition des traversiers vers les ponts, ne seraient que l’ombre de ce qu’elles sont aujourd’hui.

Les traversiers, en monopolisant les quais de part et d’autre du Saguenay, empêchent le retour de plus grands navires de croisières, ils empêchent l’installation d’industries qui ont besoin du transport maritime (rappelez vous ce projet de 400 emplois de Louisiana Pacific en Haute-Côte, qui a avorté, entre autres, parce que les traversiers ne permettaient pas à l’usine de s’approvisionner dans Charlevoix), ils empêchent le maintien à long terme des bélugas et autres mammifères marins dans l’estuaire par la pollution sonore de leur va et vient permanent. Or plusieurs dépendent de l’industrie des croisières aux baleines dans l’estuaire.

 

Histoire et villégiature ne font pas bon ménage avec pollution et camions

Prenons l’exemple les villages de Sømmaroy (300 hab.) et de Henningsvaer (440 hab.) en Norvège, de l’île de Skye en Écosse, de l’Ile du Prince Edouard qui tous ont vu une augmentation importante de leur activité économique et du tourisme suite à la construction d’un pont pour remplacer les traversiers. Et ce même si les deux premiers villages sont situés dans un cul de sac à des dizaines de kilomètres de la route nationale ou de la ville la plus proche.

Mme Carmody du Ministère du Tourisme de l’Ile du Prince Edouard nous a confirmé que dans les quatre années qui ont suivi l’ouverture du pont de la Confédération on avait déjà enregistré une augmentation annuelle moyenne de 64% des visiteurs à l’île.

Tadoussac est un lieu mythique au Canada et la fin de la circulation, particulièrement lourde, lui donnera l’élément manquant à une renaissance économique : la quiétude que recherchent tous les touristes lorsqu’ils veulent découvrir un lieu exceptionnel. La durée des séjours des visiteurs y sera accrue tout comme les retombées économiques.

*pour de plus ample information sur ce dossier voir les articles:

Ferrandez se porte à la défense de maisons patrimoniales à Tadoussac, Le Devoir, 13 septembre 2014 

Dossier Réaménagement de la route 138, par Marilyne Gagné, journal de Tadoudassien, 

 

Un peu de silence pour les bélugas

 

 

Ajoutons qu’un des attraits important de Tadoussac, l’observation des mammifères marins est une activité touristique à risque de disparaître. Tous les scientifiques s’accordent pour reconnaître que le bruit des traversiers qui accélèrent et décélèrent en permanence dans l’estuaire, jour et nuit, est un facteur important qui expliquerait la mort des bébés bélugas entre autres.

Un pont éliminerait, en grande partie, ce risque sur la survie des mammifères marins dans l’estuaire du Saguenay et favoriserait à long terme leur accroissement et bien être.

Les communautés de l’estuaire du Saguenay ont un potentiel de synergie formidable dans la perspective d’un lien fixe pour les relier. Déjà un groupe tente de faire reconnaître le Fjord du Saguenay comme partie du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Le circuit autour du fjord (Rte 170-172-138) qui relie plusieurs des plus beaux villages du Québec prendrait tout son sens avec un pont. Actuellement, qui veut prendre le risque de se cogner le nez dans une interminable file d’attente aux traversiers de Tadoussac et/ou dans un long peloton de véhicules à la sortie du bateau ? Les utilisateurs sont régulièrement emprisonnés entre les véhicules lourds sur une route sans la possibilité de dépassement pour dissoudre ces pelotons. On doit ajouter les atteintes à la sécurité routière qui surviennent sur les routes d’approche des traversiers, dont le dangereux syndrome de la traverse.

Tous ces irritants cumulés disparaitront dès la mise en service du pont dans 6 ans si la décision est prise cette année.

Tadoussac et Baie-Ste-Catherine augmenteront leurs visiteurs touristiques et retrouveront la possibilité de circuler librement et en toute sécurité à l’intérieur des villages.

 

Sans oublier les employés des traversiers

On parle de 74 equivalents-temps-plein ou 130 emplois temps plein et temps partiel confondu.
Ces gens pourraient faire une transition vers des emplois productifs pour le Québec.
Enfin, la fin de la traverse permettra au bas mot de libérer 20M$ par année de fonds publics, nos impôts, pour créer des projets porteurs pour la région et le Québec.
Actuellement, ces traversiers empêchent le développement économique et touristique de l'est du pays; leur disparition est incontournable et essentielle.
On doit dès maintenant se préoccuper de transformer ces emplois contre- productifs par une transition harmonieuse vers des emplois avantageux pour tous.

Nous reconnaissons que la disparition des emplois de la traverse représente un défi à surmonter, tout comme on l’a surmonté partout où un pont a remplacé des traversiers depuis que le monde est monde. Nous sommes convaincus qu’ensemble nous pouvons effectuer cette transition de façon harmonieuse. Le Premier Ministre lui-même s’est dit sensible à ce processus de transition. La création d’un fond de revitalisation des communautés de l’Estuaire du Saguenay par exemple et la disponibilité de main d’œuvre compétente permettra l’émergence de nouveaux projets et l’essor de toute la région.

Le changement fait craindre le chaos mais il n’y a pas d’avancement sans changement et personne, ni à Tadoussac, ni dans les régions avoisinantes ne souhaite voir les villages de l’estuaire poursuivre leur dévitalisation.

L’avenir est aux audacieux et les gens de l’estuaire le savent.

Un pont maintenant c’est s’ouvrir aux autres, particulièrement aux 600 000 personnes qui vivent à l’est du Saguenay!