Le modèle québécois encourage les inégalités

De l'importance de s'opposer au modèle québécois de promotion des inégalités. 

Depuis des décennies les décideurs nous disent que la région Côte-Nord est le fer de lance de l'économie et en même temps aucune région n'est desservie de façon aussi chaotique en matière de transports.La route nationale 138 incomplète, inachevée,dissuasive par sa dangerosité,  le transport aérien devenu depuis longtemps inabordable et réservé à l'élite , le transport ferroviaire passagers inexistant . Comment espérer revitaliser le territoire des régions dans un contexte où le modèle québécois centralise les richesses et sa population dans l'extrémité sud-ouest de son territoire?

Ceci se reflète sur l'accès limité à l'éducation pour les jeunes, sur l'accès aux services de santé, sur le potentiel entrepreneurial et sur le tissu social. Les jeunes les plus brillants et/ou dont les familles sont plus fortunés vont étudier à l'extérieur et reviennent rarement, les plus vieux vont retrouver les jeunes en ville et sécuriser leurs vieux jours près des services de santé spécialisés uniquement accessibles dans les grands centres etc. Les entrepreneurs quittent vers des zones mieux desservies. Bref, le modèle québécois qui encourage l'accumulation de la richesse à Montréal et l'appauvrissement des régions périphériques en leur transférant des coûts et des dépenses (Prix des billets d'avion, cession des ports aéroports et chemins de fer non rentables sous la responsabilité des communautés éloignées et le trou noir de l'assurance chomage entre autres.), ce modèle bénéficie du support constant de nos gouvernements , de Montréal , là où les media font la nouvelle et distribuent aux régions périphériques"la bonne nouvelle" en prenant soin de limiter l'expression des enjeux en provenance des régions périphériques. Montréal Inc fait et a fait un travail exceptionnel pour concentrer la richesse,  tout ça se tient et l'action des régionaux doit commencer quelque part pour que cesse cette dévitalisation organisée des régions du Québec. Déjà en 1997, la Commission Bédard sur la fiscalité municipale recommandait que les régions obtiennent une juste part de la richesse qui se crée chez eux. M.Bédard avait répondu à une question sur le pourcentage prévu: entre 15 à 20% . Avec un tel pourcentage, les routes et le pont seraient achevés depuis longtemps sur la Côte. Mais Montréal a  refusé cette idée, le rapport de la Commission a été tabletté et les régions en sont encore rendues à quêter un faible pourcentage de la richesse qu'elle créé sans résultats probants. Les région quêtent pendant que des firmes d'ingénierie et de construction parfois alliées à des milieux douteux s'enrichissent par la collusion et la corruption  au centre.   

En Norvège, on a compris depuis longtemps que le seul électoralisme ne mène nulle part ou du moins atrophie l'économie autour de métropoles affaiblies qui deviennent par la suite elle-mêmes  villes satellites d'autres métropoles. Les infrastructures en Norvège sont construites là où la population et le territoire le requièrent; chaque région dispose d'une partie de la richesse qu'elle crée pour se développer. Au Québec , 100% des redevances sur les richesses retournent au centre. Et là, tous les oeufs dans le même panier sont grignotés par plusieurs de ceux qu'on a vu défiler à la Commission Charbonneau. Les opérations Dignité dans le Bas du fleuve ont tenté dans les années 70 de freiner cette croissance organisée des inégalités entre les citoyens des villes et les citoyens des territoires. Les efforts pour faire construire le pont de Tadoussac et achever la route 138 se font dans cet effort des régionaux de prendre conscience que la promotion gouvernementale des inégalités doit cesser pour permettre à tous dans toutes les régions de profiter du fruit de leur travail et de grandir. 

Je ne suis pas convaincu que la partisanerie politique facilite la réalisation du pont.

C'est le "modèle québécois" qui prévaut sur la politique .

Quelque soit le parti, l'objectif est de plaire au centre où s'agglutine 90% de la population québécoise.  Heureusement , dans le dossier du pont, "l'argent parle". Si ça coûte moins cher au centre de faire un pont que de maintenir les traversiers, le pont se fera.

Peu importe les atteintes à la sécurité routière, à la fluidité de la route, à la qualité de vie des nord côtiers, peu importe l'incapacité de la région à développer et diversifier son économie faute d'une seule route achevée et sécuritaire.

La partisanerie ne fera que

Donner un prétexte au gouvernement pour retarder pendant des décennies le projet.

Si un parti est élus et pas son candidat: risque que pas de pont Si un candidat est élu et pas son parti, risque que pas de pont.

Seule la perspective d'économiser de l'argent pour le centre prévaut.

Et puis , cerise sur le gâteau, si le parti est élu et le candidat du même parti aussi, ce dernier se retrouvera au coeur du "modèle québécois" assis à son caucus de député submergé par le centre qui choisira un investissement montréalais prioritairement.

Cet exemple est survenu lorsque Lucien Lessard a présenté au conseil des ministres le projet de pont en 1979 et que ce conseil a plutot choisi d'annuler le péage sur trois autoroutes de Montréal.

Le défi à surmonter ,c'est vraiment ce modèle québécois antirégion, anti-territoire. Le monde politique y est subordonné.

Rendez vous voir l'esprit du modèle québécois en lisant l'étude Higgins, Martin,Raynaud de 1970( www.aviationregionalequebec.com section archive, deuxième série de documents.)   qui en a déterminé les paramètres 2 ans après l'abolition de la Chambre des régions au parlement de Québec.

Curieusement, l'un des auteurs est un expert reconnu encore aujourd'hui par le Ministère des Transports pour la préparation des analyses avantages-coûts des projets de routes ou d'infrastructures routières au Québec. Et comme on a pu le constater dans les études de 1999 et 2009, ces analyses sont systématiquement biaisées au détriment de la région et conséquemment au bénéfice du centre.

 

Bref le problème est bien au-delà de la partisanerie et seuls les citoyens et leurs actions respectueuses mais fermes peuvent infléchir cette culture qui désorganise et déstructure ceux qui maintiennent encore de la vie sur plus de 90% du territoire québécois.

Continuons donc de relever ce défi de changer ce modèle autodestructeur pour le Québec.

Pourquoi on doit s'adresser directement aux experts et éviter les intermédiaires dans le dossier du pont de Tadoussac.

Voici quelques images (cliquer ici) pour mieux comprendre pourquoi on doit retenir les services des experts de COWI engineering International  qui construisent de tels ponts pour le tiers du prix proposé par les ingénieurs québécois. En 5 semaines seulement, on a construit le tablier central du Pont Halogaland grace aux techniques modernes et à l'expertise des meilleurs ingénieurs et constructeurs. L'échéancier de construction de ce pont est de 4 ans. Bien que le plus long pont suspendu au monde sur le détroit de Messine soit en attente de financement , la conception sur plans est terminée depuis 2005. En référent à la section Bridges du lien précédent vous verrez Bridge of Messina. Cliquez dessus et constatez que les européens n'ont pas hésité à s'adresser aux experts directement pour obtenir le meilleur service au meilleur coût. Au Québec, il faut impérativement éviter que des intermédiaires s'immiscent dans la préparation des plans et les études préparatoires. De plus il faut s'assurer que les soumissions soient demandées à l'internationale et que les choix retenus soient expliqués de façon transparente . 

Ci-haut la construction du tablier du pont Halogaland à Narvik en Norvège (2017) conçu par les ingénieurs de COWI.

Considérant les problèmes du Ministère des Transports quant à sa culture interne, les difficultés éthiques de plusieurs  firmes d'ingénierie et de construction montréalaises, dont les liens avec certains élus, le milieu interlope etc. Nous croyons fermement que le pont de Tadoussac doit être construit par la seule firme qui ait les compétence, l'expérience et l'accès aux technologies pour construire le pont : COWI. C'est la seule en Amérique du Nord qui soit apte à livrer un tel pont.

De plus nous demandons que les travaux de construction, acier et béton et routes soient l'objet d'un appel d'offre international et que l'échéancier permette une réalisation du pont dans les meilleurs délais, au meilleur coût avec les dernières technologies.

Nous avons déjà un pont-étalon qui a subi tous les tests les plus sévères, dont on connaît les coûts et qui utilise les dernières technologies. La Société du Pont estime que le travail du Bureau de Projet sur le Pont de Tadoussac  annoncé par le Premier Ministre le 24 août dernier doit consister essentiellement à commander immédiatement une étude technico-économique aux expert reconnus pour confirmer plus précisément les coûts et l'échéancier. Nous souhaitons éviter le plus possible l'influence des entreprises québécoises qui n'ont pas l'expertise pour construire de tels ponts et qui en définitive ne deviendraient que des intermédiaires additionnels qui feront gonfler les prix inutilement.

L'objectif ici n'est pas de faire des emplois en construisant un pont mais plutôt de faire une pont pour multiplier les emplois à l'est de Québec 
Le temps des études  est révolu.

Agissons pour faire le pont maintenant!