La construction d'un pont sur la rivière Saguenay reliera les régions de la Côte-Nord du Québec et le Labrador au reste du continent.
Ces deux régions représentent à elles seules, 6 % de la superficie du Canada soit l'équivalent du territoire de la France continentale. Le Labrador (population: 28 000) représente 72 % du territoire terre-neuvien alors que la Côte-Nord (population: 95,000) représente 20 % du territoire québécois soit l'équivalent du territoire de la Norvège.
Saviez-vous
La Côte-Nord fournit:
- 35% de l'aluminium du Québec
- 35% des expéditions minérales
- 30% de l'hydroélectricité
- 25% des débarquements du secteur maritime
- 15% des produits forestier de la province
La région à le taux d'exportation le plus haut de la province avec 78% de sa production régionale.
Dans son dernier "Panorama des régions du Québec(2015)" , voici quelques constats:
La région administrative Côte-Nord a la croissance économique la plus rapide parmi toutes les régions du Québec pour la période 2011-2013.(Rapport 2015, p.51 à 54)
La Côte-Nord participe à l'enrichissement collectif des régions du Québec à hauteur de 2.3%du PIB (7757/339513) alors qu'il ne représente que 1.2% de la population totale(95K/8,115K) (Rapport 2015,p.55 tableau 5.5.1, année 2013)
La Côte Nord, en 2013, a le plus haut revenu disponible par habitant parmi l'ensemble des 17 régions administratives du Québec.
Paradoxalement , la Côte Nord est une des rares régions du Québec qui n'est pas reliée au réseau ferroviaire continental. Les entreprises qui souhaitent accéder à ce réseau doivent utiliser un traversier rail qui augmente sensiblement les coûts de transports. Il en coûte autant de déplacer un wagon de Baie-Comeau vers Mont-Joli que de Mont-Joli à New-York.
La Côte-Nord est difficilement accessible par avion considérant les tarifs aériens élevés et la faible fréquence de vol sur certaines destinations.
La Côte-Nord est la seule région du Québec qui ne dispose pas d'une route achevée pour y accéder. La route 138, la seule route nationale donnant accès à la région et desservant les communautés de Tadoussac à Blanc Sablon est interrompue par la rivière Saguenay à Tadoussac et absente entre Kégaska et Old Fort sur la Basse Côte-Nord. Deux culs de sac aux deux extrémités de cette route rendent l'accès à la région aléatoire, imprévisible à cause entre autres de l'absence de pont sur la rivière Saguenay.
L'économie labradorienne
Les pêcheries, l'hydroélectricité et l'exploitation minière y sont des industries importantes. La découverte et la mise en exploitation du plus important dépôt de nickel au monde à Voisey's Bay engendre des retombées économiques importantes. On évalue les réserves actuellement démontrées sur le site à plus de 60 G$. De plus, le harnachement de la rivière Churchill à Gull Island (4 G$) et à Muskrat Falls (2,8 G$) permettra un développement majeur de la ressource hydroélectrique. La continuité, la fiabilité et la sécurité du lien routier prennent une importance capitale pour assurer l'exploration et l'exploitation du territoire. Les économies labradoriennes et nord-côtières sont étroitement reliées, en particulier, la ville de Sept-Îles est le port d'expédition du minerai de fer récolté dans les villes de Wabush et de Labrador City.
La 2e et 3e transformation des ressources
Un pont permettra aux entreprises de 2e et de 3e transformation d'émerger et de tisser les liens avec le reste du pays à partir d'un réseau routier fiable, fluide et sécuritaire. D'où création d'emplois actuellement souvent hors du pays puisqu'une part importante de nos richesses sont présentement exportées sans transformation hors du pays par voie maritime.
Compétitivité des entreprises régionales sur les marchés continentaux
Les industriels de l'industrie du bois de sciage nous ont affirmé qu'il leur en coûtait près de $10 millions par année en frais directs reliés à l'attente, aux délais et à la précarité reliée à la traversée du Saguenay et autant en frais indirects. Ils estiment qu'environ 35 800 camions ont utilisé les traversiers en 2001 pour transporter leurs produits. Les coûts annuels pour l'industrie nord-côtière de la traversée du Saguenay à Tadoussac empêchent une saine compétitivité et limitent la croissance de l'économie régionale.(K19 à K23)
La disparition du service de bateaux-passeurs permettra aux grandes entreprises et autres d'améliorer leur compétitivité sur les marchés continentaux en réduisant les temps d'accès vers le continent (environ 90 minutes par voyage aller-retour selon les industriels du bois) et les délais aléatoires reliés à un service de bateaux-passeurs. Celles-ci sont présentement fragilisées par les délais imprévisibles et les dangers du réseau routier qui s'ajoutent à un éloignement déjà exceptionnel par rapport à leurs compétiteurs. Les coûts de transport sont augmentés par les délais d'attente à la traverse et réduisent d'autant la marge bénéficiaire des entreprises de la région. Un pont génèrerait dans ce contexte de meilleures opportunités de créations d'emplois.
La construction d'un pont sur la rivière Saguenay permettra de diversifier l'économie régionale et d'entreprendre la reconstruction du tissu social et économique de la région.