Le Premier Ministre du Québec veut avoir l’heure juste
C’est avec satisfaction que nous avons entendu la semaine dernière le Premier Ministre du Québec intervenir dans le dossier du Pont de Tadoussac en annonçant la création d’un bureau de projet sur la Côte Nord. Vous êtes venu lui dire, lors de son passage que la procrastination avait assez duré, que vous êtes conscients que le Ministère des Transports et la Société des Traversiers ont promu des intérêts qui n’étaient pas ceux de la population et qu’il est temps que l’on corrige la situation.
Je tiens à remercier le Premier Ministre et le Ministre du Plan Nord, M. Arcand pour leur sensibilité et leur courage d’entreprendre une action concrète pour obtenir une information juste et complète dans ce dossier. Si nos élus abandonnaient les décisions primordiales aux mains des intérêts particuliers des hauts fonctionnaires, la démocratie au Québec ne serait plus qu’un simulacre.
Après 40 ans de tournage en rond à cause des études factices présentées ou ordonnées ou contrôlées par les hauts fonctionnaires du Ministère des Transports, le temps est venu de cesser ces pertes de temps et cette désinformation à la base de mauvaises décisions, dont celle de construire les grands traversiers qui empireront le service à la traverse.
Un pont près des traversiers, une création des fonctionnaires.
Le tracé P4, près des traversiers, avait déjà été exclus dès 1979 par les études des experts indépendants. Il a été inventé à partir d'une étude interne au Ministère des Transports faite à l'insu du Ministre lui-même (Ministre qui connaissait bien la problématique puisque député du premier comté qui serait désenclavé par le pont). Les fonctionnaires responsables de cet exercice de désinformation visaient à empêcher la construction d'un pont pour maintenir les emplois sur les traversiers de Tadoussac.
Cette étude (1979B) fut menée par une jeune urbaniste (et un groupe de 5 personnes dont les qualités professionnelles ne sont pas identifiées), dans le but de discréditer l'étude demandée par le Ministre des Transports en 1979 (Étude 1979A).
En 1999 et en 2009, on a poursuivi l'exercice pour discréditer le projet en maintenant le traçé près des traversiers, pourtant exclus par les experts, et en rendant les coûts du projet optimal à La Boule inabordable ; entre autres
- en proposant en 1999 une "autoroute à 4 voies sur laquelle on plaçait 6.5 kilomètres de tunnels autoroutiers au coût de plus de 700M$ (2015). Rappelons que la route 138 sur laquelle le pont sera construit est une route nationale à 2 voies.
- en proposant dans l'étude 2009, près de 5.5 kilomètres de viaducs autoroutiers (11 viaducs dont un de 1.4 kilomètre de long et trois d'environ un kilomètre de long) au coût de plus de 500M$.
De la procrastination et de la désinformation
Nous avons cru que le travail des fonctionnaires, ces serviteurs de l'état ne visait qu'à fournir la meilleure information possible aux décideurs élus en appliquant ou en faisant appliquer les meilleures connaissances scientifiques disponibles pour optimiser le projet de pont tant sur le plan des technologies que des coûts. Ce n'était pas le cas dans les études (1979B, 1999 et 2009).
Aussi s'attarder sur ces projets risquerait de faire perdre un précieux temps (déjà près de 40 ans perdus) d'autant qu'il est connu depuis longtemps qu'il n'y a pas d'acceptabilité sociale sur ce tracé qui passerait à vue au coeur du village de Tadoussac, village de 800 habitants dont le principal employeur à l'année est le service de traversier lui-même.
Le village voisin de Sacré Coeur sur le fjord, avec 2000 habitants, est le pôle économique de l'estuaire du Saguenay et à l'instar de la MRC dont il fait partie et de la région Côte Nord, demande depuis des décennies la construction d'un pont pour remplacer les traversiers.
Nos attentes du bureau
Le bureau de projet devrait faire son travail sur le site optimal reconnu depuis près de 40 ans.
Le bureau devrait dans un premier temps sélectionner des experts reconnus et ayant déjà conçus des longs ponts suspendus de plus de 1 kilomètre de portée centrale et évaluer les coûts d'un pont à la Boule et des routes d'approche et comparer ces coûts au coût des traversiers et des modifications aux routes d'approche qui seront nécessaires pour sécuriser la route 138 et la mettre aux normes québécoises Entre autres, on doit construire suffisamment d'espaces de dépassement pour permettre un partage sécuritaire de la route avec les nombreux véhicules lourds et pour faciliter la dissolution des longs pelotons qui surgiront régulièrement des nouveaux grands traversiers.
Lorsque les coûts du pont et des traversiers actuellement inachevés seront connus, le gouvernement aura une information juste de la situation et pourra aller de l'avant.
La question des emplois à la traverse devra être abordée dans un deuxième temps.
Entreprendre une étude sur les emplois avant de connaître les coûts du projet et son échéancier équivaudrait à "mettre la charrue devant les bœufs".
Un pont est simplement la solution
Depuis que le monde est monde, les hommes ont dû préparer la transition des emplois des opérateurs de bateaux passeurs vers des emplois plus productifs. Nous croyons que dans le cas du pont sur le Saguenay à Tadoussac, même si ce sont des emplois de fonctionnaires, des solutions satisfaisantes peuvent être mises en place comme elles le furent à Québec, à Trois Rivières, à Montréal, au pont de la Confédération à l’île du Prince Edouard, à San Francisco ou ailleurs où des ponts ont remplacé des services de traversiers.
Vers la vérité
Une nouvelle phase vers la construction du pont s’est enclenché grâce à la sensibilité du Premier Ministre, il nous reste à nous assurer que l’exercice soit mené par des personnes indépendantes et familières avec le milieu. Ainsi les décideurs disposeront d’une image objective et complète de la solution optimale connue depuis 1979.
Demeurons vigilants et intéressés,
Merci de votre support au fil des ans.
Pierre Breton, Vice-Président
La Société du Pont sur le Saguenay à Tadoussac
Mais il ne faut pas se laisser endormir par un bureau pour l’étude avec aucune incompétence à l’intérieur car ce gouvernement est très bon pour ça et il y a élections dans un an seront-ils encore là.
Il n’y a pas d’alternative, Il faut faire confiance au Premier Ministre . Nous croyons que ce bureau sera un exercice sérieux. Déjà des millions de dollars ont été dépensés en études trop souvent délibérément contradictoires. La chose à éviter sera la procrastination, les retards inutiles générés par certains fonctionnaires. Pour que le pont soit construit , on doit s’adresser à des gens indépendants et disposants de l’expertise nécessaire. Il faut aussi éviter de mettre la charrue en avant des boeufs. Les mesures pourmitiger les pertes d»’emplois éventuels devront suivre le bureau de projet, lorsque les échéanciers et les coûts etc. auront été établis avec précision.
Il y a les coûts à considérer bien sûr mais il y a aussi la protection de la faune marine à considérer, dont la survie de nos bélugas en particulier. Si ceux-ci sont présentement en voie d’extinction, c’est en grande partie à cause du bruit infernal que font les traversiers de Tadoussac 24 heures sur 24, empêchant ainsi les mères de communiquer avec leurs petits. Vite un pont sur le Saguenay!
Oui et les coûts sont en bonne partie connus. Les traversiers neufs coûtent à ce jour 250M$ et ne sont pas terminés, cet argent est emprunté en bonne partie par la Davie à un taux d’intérêt variant de 17% à 25%. Coût des travaux aux quais: $40M, coût des rampes d’accès: $30M. Total à ce jour pour les traversiers neufs : 320M$
Ajouter les travaux nécessaires dans la côte de Tadoussac qui pourraient atteindre 50M$. Ajoutez les travaux nécessaires pour permettre de dissoudre sécuritairement les megapelotons de sortie des traversiers , soit 40 km de voies de dépassement additionnelles au coût d’environ 200M$. Et finalement rappelons qu’on doit payer 5 équipages complet 365 jours par année pour le service 24 heures par jour, Ajoutez le carburant, les bris et l’entretien, la modernisation après 20 ans des bateaux et la construction de nouveaux bateaux aux 45 ans et vous avez une idée des coûts engendrés par le maintien des Traversiers.320M$ +50M$ + 200M$ = $570M$ plus 20M$ par an pour frais d’opération (salaires carburant entretien etc..)et les frais de financement sur 15 ans(Pour équipements mobiles)qui varieront selon les taux obtenus .
Pour le pont, son coût a été estimé par la firme de génie COWI . Cette firme est reconnue internationalement pour son expertise en longs ponts suspendus. Dans la seul année 2016, elle a achevé deux de ses réalisations soit le pont de Izmit en Turquie, ( le 5ième plus long pont suspendu au monde) et le pont Bosphore 3 à Istanbul en Turquie. Cette firme a aussi préparé le projet du pont Halogaland à Narvik en Norvège qui sera achevé dans les mois qui viennent. Ce dernier pont est identique en matière de portée centrale et de largeur au pont requis à Tadoussac et il a coûté moins de 300M$( Voir Annexes G12-G13 ou G17-G18 dans la section études de ce site.)
Donc, pont: 300M$, tunnel en rive gauche de 600m:50M$ et 22 km de routes pour 150M$ : Un projet total de 500M$ qui met fin aux frais d’opérations à l’exception des frais d’entretien estimés par les ingénieurs à 1% de la valeur du pont par année: soit 3.5M$ . On doit ajouter les frais d’entretien des kilomètres de routes additionnels pour se rendre au site de La Boule: soit 10 kilomètres au taux négocié par le MTQ. Total sans entretien de la route: 500M$ pour l’ensemble du projet plus entretien du pont et du tunnel:3.5M$ annuellement et frais de financement sur 40 ans. Le pont n’exige pas d’équipages, de carburant, de modernisation après 20 ans ou de reconstruction après 45 ans . Comme indiqué dans la lettre des ingénieurs (G17 et G18 des études) s’il est bien entretenu, il aura une durée de vie de 200 ans.
570M$ pour maintenir l’Impasse à Tadoussac avec tous les problèmes et l’effet dissuasif sur la route 138 et des frais d’opération de 20M$ par an en surplus et la modernisation des traversiers dans 20 ans et la construction de bateaux neufs dans 45 ans.
ou 500M$ pour un pont qui ouvre la porte d’une région et de l’est du pays.Un pont qui permettra de faciliter la survie des mammifères marins dans l’estuaire du Saguenay, qui accroitra sensiblement le niveau de sécurité sur la route 138 et qui enfin permettra des échanges économiques avec les voisins continentaux et avec l’île de Terre Neuve.
Les fonctionnaires doivent faire l’effort de comprendre et d’accepter ce qui est dans l’intérêt supérieur du pays et ouvrir un dialogue rapidement pour mitiger les conséquences de cette transition vers un pont pour les employés de la traverse.
Cet effort a été fait de tout temps partout où un pont a remplacé des traversiers, en Norvège, à l’ile du Prince Edouard, à Québec , Montréal etc…
Pourquoi la fonction publique poursuivrait-elle son opposition systématique aux seules fins de maintenir et de multiplier les emplois contre-productifs?
Est ça une société distincte?