Étude 1979B

Évaluation Globale d’un projet de pont sur la rivière Saguenay

Annexe BA 

 

Commandée par: un haut-fonctionnaire à l’insu du Ministre des Transports (B2)

Les auteurs

  • Le service des études du Ministère des Transports du Québec
  • Mme Marie-Claire Lévesque, urbaniste et al. (B3). L’équipe est aussi formée de 5 personnes du MTQ dont les qualités professionnelles ne sont pas identifiées.

 

La structureb5

Bien que l’auteure ait en main la version préliminaire de l’Étude LGL 78 qui écarte les tracés dans l’estuaire, entre autres près des traversiers, parce que trop onéreux, elle présente tout de même un tracé à proximité des traversiers, contredisant ainsi les experts de LGL 1979A.

Aucune structure n’est proposée sauf un tracé sur une carte modifiée.

 

 

Principales observations

  • Au Ministère des Transports, une équipe avait le mandat de compléter l’étude LGL 1979 en déterminant entre autres les tracés des routes d’approche vers La Boule, le lieu optimal, et en estimant les coûts de celles-ci. Dans le même temps, une autre équipe préparait une étude contradictoire et un autre tracé à l’insu des auteurs de l’étude LGL et du ministre lui-même (B2).
  • b6La carte sur laquelle le tracé est indiqué a été réduite à 93% de sa dimension réelle (B6) et on y a ajouté une échelle qui elle était à 100% de sa dimension (B5). On créait ainsi faussement l’impression que la portée centrale du pont près des traversiers serait de 1200 mètres donc presque de même portée que l’option optimale retenue à La Boule dans l'étude 1979A, soit 1150 mètres. En réalité, en corrigeant cette carte, on constate que le projet présenté aurait une portée d’environ 1300 mètres. D’ailleurs les études ultérieures sur ce site démontreront une portée centrale variant entre 1420 mètres (Étude 1999) (E15) et 1350 mètres (Étude 2009) (F29).
  • Les observations des études de 1973 et 1976 sur l’économie nord côtière, son dynamisme, son importance sont contredites. (B7B8, B9)
  • La nécessité d’un lien routier fonctionnel est banalisé sous l’argument que les nord-côtiers voyagent et voyageront surtout par avion dans l’avenir (B8) et que de toutes façons la carence du réseau routier de la Côte-Nord peut contribuer à maintenir en partie un état de stagnation prévisible sur cette partie du territoire québécois (B7). L’auteur démontre, en outre une piètre connaissance des réalités de la région et l’absence de confiance dans l’avenir économique de la région Côte-Nord et de l’est canadien. On peut noter qu’à peine quelques mois après l’achèvement de cette étude le Premier Ministre René Lévesque annonçait un investissement de 1 milliard de dollars à l’aluminerie Alcoa de Baie-Comeau pour lancer sa campagne électorale de 1980.
  • On y fait abstraction des aléas et risques occasionnés par les traversiers (K53 à K62) et on mesure la fluidité de la route à partir de la capacité d’une route nationale à 2 voies (B9) écartant ainsi le fait que le facteur limitant la circulation sur ce segment routier est le service de traversiers et l’imprévisibilité et les dangers reliés à cette traverse et non la capacité de la route.
  • Cette étude interne faite à l’insu du ministre semblait viser essentiellement à discréditer tout projet de pont et à favoriser le maintien et la croissance du service de traversiers. Les arguments présentés contredisent les ingénieurs et l’expert en économie, l’ingénieur TA Monti, qui s’est penché sur cette question.Plusieurs éléments indiquent que cette étude interne a pu être utilisée par les hauts fonctionnaires pour faire évincer le Ministre Lucien Lessard, alors député de Saguenay et familier avec l'impasse routière à l'embouchure de la rivière Saguenay. Les fonctionnaires ne voulaient pas de pont à Tadoussac et pourraient avoir utilisé cette contre-étude faite à l'insu du Ministre pour le discréditer auprès de ses collègues montréalais au conseil des Ministres. Ces manoeuvres des hauts fonctionnaires pour évincer des Ministres au Ministère des Transports semblent s'être répétées au fil des ans et avoir rendu les Ministres qui voulaient assurer leur longévité en poste "particulièrement obéissants face aux désirs des hauts fonctionnaires." (B10, K79) Les Ministres qui ont tenté de "faire le ménage aux Transports", les Lucien Lessard, Robert Poeti ou Laurent Lessard ont perdu leur poste ou sont menacés de le perdre dans le cas du ministre actuel. 
  • Il est étonnant de constater que malgré l’absence de projet de pont défini, malgré une carte faussée, malgré une description réductrice de la région Côte-Nord, malgré un traitement frivole de la problématique, le Ministère des Transports s’acharnera , dans les décennies suivantes, à favoriser le tracé proposé pour un pont près des traversiers (P4). Il  basera les études ultérieures (1999 et 2009)  sur cette étude et le projet de pont qu’elle propose bien que toutes les études indépendantes antérieures faites par des experts excluaient ce lieu et recommandaient le site P1 à La Boule, plus court et plus avantageux économiquement.

 

Afin de voir: